Why Drones Will Invade Us

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10.000 ! C’est le nombre de drones civils qui vrombiront d’ici 2020 au-dessus des Etats-Unis selon la FAA (l’administration fédérale de l’aviation américaine). Dès 2015, l’espace aérien américain devrait être définitivement ouvert aux drones.

Le drone n’est déjà plus réservé aux forces armées, qui ont usé et abusé des possibilités du Predator. Santé, sécurité, environnement, et même… journalisme, des ingénieurs dessinent de futurs usages inattendus aux drones.

1. Sécurité : des drones équipés de gaz lacrymos et balles en caoutchouc ?

Outre-Atlantique, les policiers se penchent sur l’utilisation de drones. Dix-sept départements de police et bureaux de shérifs américains ont déposé une demande d’autorisation auprès de FAA pour l’utilisation de drones, selon un document révélé le 8 février dernier.

Les policiers assument. Les drones serviront à faire respecter l’ordre et la loi. Les drones serviront surtout à surveiller et à contrôler les foules. Ils deviendront complémentaires des caméras de surveillance. Parfois, les forces de police vont plus, à l’image d’un shérif du Texas qui imagine équiper ses drones avec des tasers, du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc.

La motivation des forces de l’ordre est aussi pécuniaire. Le maire de Seattle Mike McGinn, par exemple, estime que le drone peut être une alternative peu coûteuse à l’hélicoptère.

Les drones pourraient être utilisés pour la surveillance des frontières. Le département américain de la sécurité intérieur (Homeland, NDLR) a déjà des drones qui patrouillent aux frontières. Selon le site spécialisé The Verge, ceux-ci seraient équipés de de capteurs capable de distinguer des personnes armées ou non et capable d’intercepter les signaux de communication.

2. Ecologie : des drones pour surveiller les baleiniers

Les associations protection de l’environnement ne manquent pas d’imagination. Inspecter les oléoducs, survoler la calotte glacière, surveiller les baleiniers… Pour les écologistes, les drones sont être une nouvelle arme à leur service.

L’organisation mondiale de protection de la nature, WWF, a annoncé, le 8 février dernier, son intention de déployer des drones de surveillance. Leur but ? Aider l’organisation pour protéger les espèces sauvages qui sont menacées par les braconniers et le marché noir.

L’association écologique indique que d’ici la fin 2013, elle aura déployé des “yeux dans le ciel” dans au moins un pays d’Afrique ou d’Asie. Elle prévoit d’en implanter dans un deuxième pays en 2014 grâce à un financement de près de 5 millions d’euros.

3. Humanitaire : des drones acheminent médicaments… et chocolats

Acheminer les denrées, le matériel, l’eau potable, inspecter les zones touchées par une catastrophe naturelle ou encore sécuriser Fukushima… Les drones entrent au service de l’humanitaire.

La société américaine Matternet, basée en Californie et fondée par une ancienne avocate dominicaine, assure, par exemple, que les drones vont révolutionner le transport et donc améliorer le quotidien de milliers de personnes. Matternet a d’ailleurs testé ses drones en Haïti, après le tremblement de terre.

“Nous avons livré des médicaments et du chocolat pour les enfants qui vivaient dans un camps de réfugiés”, raconte Paola Santana, fondatrice de Matternet.

L’autrichien Stefen Riegebauer assure que les drones peuvent sauver des vies. Après avoir lu une enquête du quotidien américain “USA Today” qui révélait que les victimes de crises cardiaques mourraient plus souvent dans l’ambulance qu’à l’hôpital, il a décidé d’agir. Stefen Riegebauer est en train de concevoir le premier réseau de drones de premiers secours. Son but ? Acheminer l’équipement et les équipes de secours sur les lieux plus rapidement possible.

Son idée fonctionne ainsi : une application regroupe toutes les personnes formées aux soins de premiers secours au sein d’une communauté. Une station de drones équipés de défibrillateurs est installée sur tous les bâtiments d’une ville. Dès qu’un des membres de la communauté envoie un signal d’alerte via l’application, un drone apporte directement le défibrillateur sur place et les services de secours sont alertés.

En France, ce sont les sapeurs-pompiers des Landes qui testent l’efficacité des drones. La société Fly-n-Sense a développé un drone pour la lutte opérationnelle contre les incendies. Les viticulteurs s’y mettent aussi pour la surveillance sanitaire de leurs vignes.

4. Agriculture : des drones pour le cultivateur

Le drone devient le meilleur allié de l’agriculteur. De loin, le drone d’Airinov, jeune start-up française, ressemble à un jouet télécommandé. De près aussi. Mais ce drone est capable de livrer un diagnostic agronomique pointu et de guider le cultivateur vers une utilisation optimale de leurs terres. Pour les agriculteurs, point de surveillance. L’utilisation de drones permet de dresser un portrait précis des parcelles agricoles et de leur bonne santé.

“L’agriculture utilisera 80% des drones dans les prochaines années une fois qu’ils seront autorisés à voler dans l’espace aérien américain”, prédit Michael Toscano, le président de l’association AUVSI. “Par exemple, les agriculteurs pourront utiliser les drones pour traiter les cultures plus efficacement, à deux ou trois mètres au-dessus des plantes”, explique-t-il. “Il sera possible de contrôler la pulvérisation des traitements pour qu’ils arrivent sur les plantes, à faible dose. Ainsi, ils n’atteindront pas la nappe phréatique.”

5. Journalisme : des drones en zone de guerre

La folie des drones atteint les médias. Avec ces aéronefs sans pilotes, les journalistes s’emparent d’un nouvel outil. Et les universités américaines n’ont pas attendu longtemps avant de proposer des formations pour apprendre à s’en servir.

“Je pense qu’il y aura une demande pour cela, comme pour n’importe quelle technologie qui peut entrer dans la boîte à outils du journaliste”, estime William Allen, professeur à l’Université du Missouri sur ABCNews. L’Université du Missouri est la première à avoir ouvert, en février, une formation sur les drones.

Des étudiants pakistanais, qui visitaient le centre de formation, ont d’ailleurs suggéré que les drones soient utilisés pour couvrir les zones de guerre, plutôt que de risquer la vie de journalistes.

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