The Obama Magic Hasn't Lasted

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Entre le discours de 2008 devant une foule de Berlinois enthousiastes et celui prononcé ce 19 juin devant la porte de Brandebourg le contraste ne pouvait être plus éclatant. Il y a cinq ans, un Barack Obama rayonnant portait le rêve d’une nouvelle Amérique. Il n’est plus, aujourd’hui, que le visage crispé d’une superpuissance en crise dont le repli stratégique trouble les Européens.

Depuis John F. Kennedy et Ronald Reagan, Berlin est un lieu magique pour tout président américain parce que la ville symbolise le message universel de liberté porté par les États-Unis. Dans le cas d’Obama, le constat est sévère : la magie n’aura fonctionné que lorsqu’il n’était encore que candidat. La rançon est lourde pour qui soulève des espoirs impossibles à satisfaire.

Le discours à la porte de Brandebourg était le reflet de la déception qu’incarne le président américain au début de son second mandat. Obligé d’évoquer les sujets de polémique qui troublent l’opinion, notamment en Allemagne, comme le recours croissant aux drones armés, le maintien de la prison de Guantanamo, ou bien encore les écoutes des transmissions privées sur Internet, Obama a promis qu’il trouverait le « bon équilibre » entre les exigences de la liberté et de la sécurité. Il ne pouvait être davantage sur la défensive.

Au-delà de la rhétorique, c’est la politique étrangère de la Maison-Blanche qui est en cause. Le G8 a montré combien Obama a du mal à imposer ses vues. Alors qu’il avait beaucoup investi pour établir des relations de confiance avec Dmitri Medvedev, le retour au premier plan de Vladimir Poutine a complètement grippé la relation avec le Kremlin. L’altercation à propos de la Syrie au G8 en témoigne.

En fait, le président s’intéresse très peu à la politique étrangère. Barack Obama a pour priorité de remettre en marche l’économie américaine, préalable au retour à une politique étrangère plus active. Les enjeux internationaux sont traités en fonction de leur impact sur les affaires intérieures, d’où la réticence extrême à s’impliquer dans des opérations militaires.

Ce climat qui prévaut à Washington est illustré par le livre d’un ancien haut responsable du département d’État, Richard Haas. L’ouvrage est intitulé : «  La politique étrangère commence chez soi. L’argumentaire pour remettre de l’ordre dans la maison Amérique. » À le lire, il faut s’attendre, après l’échec de la guerre en Irak, à une éclipse durable de la diplomatie américaine…

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