'Made in the USA' Is Back

<--

Le « made in the USA » is back

L’époque du tout “made in China” semble bel et bien révolue. Voitures, vêtements, machines-outils et autres cosmétiques “made in the USA” sont de retour, à la faveur d’un renouveau des exportations inédit depuis l’âge d’or des années 1960.

Principal facteur de cette renaissance de l’industrie manufacturière outre-Atlantique, une politique permissive, voire laxiste, en matière de prospection pétrolière et gazière, orchestrée par le gouvernement de Barack Obama et qui a ouvert la porte à une production sans précédent d’hydrocarbures, tirée par le boom des gaz et pétrole de schiste.

Résultat : grâce à des prix durablement bas, le pétrole, le gaz, mais aussi le charbon américains inondent le marché national, s’exportent bien et rapportent beaucoup, à tel point que le déficit commercial des Etats-Unis est en train de sensiblement se réduire. Selon une étude publiée le 18 août par le Financial Times, c’est la catégorie de biens d’exportation qui a le plus augmenté en valeur depuis l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche.

Selon les chiffres du commerce extérieur de juin, publiés début août par le département du commerce, le déficit commercial a reculé de plus de 22 % par rapport au mois précédent, et le déficit pétrolier n’a pas été aussi faible depuis quatre ans. Deux éléments, positif et négatif, expliquent ce chiffre : la demande intérieure, qui reste un peu faible, et une moindre dépendance aux importations. Ces deux facteurs ont permis de compenser en grande partie la persistance d’un pétrole cher depuis le début du “printemps arabe” et devraient dynamiser légèrement la croissance au deuxième trimestre.

Selon un rapport du Boston Consulting Group (BCG) publié mardi 20 août, le développement des technologies de fracturation hydraulique compte pour beaucoup dans la hausse de la production de gaz et pétrole de schiste, qui a été multipliée par dix en dix ans. Et toutes les réserves n’ont pas été mises au jour, loin s’en faut. Les estimations les plus récentes évoquent un potentiel quatre fois supérieur à celui de l’Europe occidentale pour le gaz.

Cette manne en hydrocarbures, combinée à une production d’électricité abondante et efficiente, explique également pourquoi les Etats-Unis reviennent dans le peloton de tête des pays à forte compétitivité pour l’industrie manufacturière, souligne le rapport. Ajoutés à un marché du travail souple et peu coûteux, ces facteurs ont considérablement augmenté la productivité des travailleurs américains, qui se situait bien en dessous de celle de l’Europe il y a seulement une dizaine d’années.

L’impact sur les exportations américaines devrait être de plus en plus remarquable, pointe encore le rapport du BCG. En excluant les produits alimentaires, celles-ci représentent aujourd’hui 10 % du PIB américain, un plus haut depuis cinquante ans. Et encore une fois, cette part pourrait continuer à grossir, surtout si la compétitivité des concurrents du “made in America” ne s’améliore pas elle aussi.

About this publication