The United States and Italy: Forbidden Games

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Posted on October 4, 2013.

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Etats-Unis, Italie : jeux interdits

Comme si la situation économique n’était pas assez périlleuse ! Le grand retour des petits calculs politiques, auquel nous assistons ces derniers jours de part et d’autre de l’Atlantique, suscite au mieux l’incompréhension, au pis un sentiment d’exaspération. Car ces petits jeux entre amis menacent rien de moins que le fragile retour de la croissance aux Etats-Unis et la convalescence de la zone euro. Deux chiffons rouge vif pour les investisseurs.

A croire que les chocs encaissés depuis 2007 par les économies occidentales n’ont rien changé aux moeurs de certains élus. A croire aussi que la montée des partis extrémistes n’est qu’une hypothèse de travail, alors même qu’elle est bien réelle un peu partout en Europe, notamment. Après six années de tumulte, on est pourtant en droit d’attendre des élus qu’ils serrent les rangs pour assurer la sortie de crise. Mais c’est manifestement trop demander aux membres du parti de Silvio Berlusconi, prêts à saborder le gouvernement Letta pour assurer un énième sursis à leur leader. Ou aux républicains américains, tout à leur volonté de torpiller le second mandat du président Obama.

Alors, face à ce double péril, les marchés ont jusqu’ici gardé leur calme. Ils se replient, certes, mais en bon ordre. Et cela pour deux raisons. D’abord, parce qu’ils sont convaincus que ces psychodrames se résoudront in extremis, une fois de plus. Un début de réponse devait d’ailleurs être apporté la nuit dernière aux Etats-Unis et on en saura plus dès demain à Rome. Mais leur « optimisme » est surtout lié à l’action décisive de deux hommes : Ben Bernanke et Mario Draghi. Dans le brouillard que certains semblent s’ingénier à entretenir, le président de la Fed, pour quelques mois encore, et celui de la BCE apparaissent comme des vigies irremplaçables. Les seuls ou presque à même de tenir la barre. Ils en ont encore apporté la preuve ces dernières semaines, quand le premier a reporté la fin de sa politique monétaire ultra-accommodante, tandis que le second évoquait un nouveau plan de soutien massif des banques européennes. Deux bouées lancées pour éviter aux économies américaine et européenne de prendre l’eau face à la montée des risques politiques. Le problème, c’est que leur crédit n’est pas inépuisable. Tout comme le bilan des institutions qu’ils président n’est pas sans limites. Il est donc urgent que les politiques cessent de considérer le temps que leur donnent les banquiers centraux comme un viatique les autorisant à maintenir des pratiques historiques, alors qu’il s’agit tout au plus d’un bouclier dont la résistance commence à s’émousser.

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