Bill de Blasio : New-York va-t-elle se choisir un maire qui penche fortement à gauche?
Bill de Blasio est favori pour remporter l’élection à la mairie de New York mardi. L’homme au mœurs très libres semble en effet avoir conquis les habitants de la “Grosse Pomme” avec un programme orienté très à gauche à l’opposé de celui mené par son prédécesseur Michael Bloomberg.
Allié à un style très à part dans le paysage politique américain, celui-ci semble en tout cas avoir convaincu les New Yorkais. Il est en effet à deux doigts de se faire élire à la tête de la “Grosse Pomme”, mardi. Portrait d’un iconoclaste ambitieux de la politique américaine.
Une famille multiraciale au style décontracté : son meilleur atout médiatique
Le géant blanc de 1,95 mètres est marié à Chirlaine McCray, ancienne lesbienne de six ans son ainée. Militante de gauche de la première heure, poétesse, et icône afro-américaine, elle a géré la campagne avec lui de bout en bout.
Chargée de la stratégie et des discours importants, elle figure d’ailleurs sur les tracts du quinquagénaire hyper-actif. Né Warren Wilhelm, il a aussi préféré par la suite prendre le nom de sa mère, à consonance italienne.
Les deux enfants du couple star ont eux aussi été mis à contribution en apparaissant dans les campagnes publicitaires de l’homme politique. Bill de Blasio en effet fait le pari de mettre en avant le style de vie de sa famille multiraciale, qui vit dans une maison sans démesure dans le quartier qui monte de Brooklyn, séparé de Manhattan par les eaux de l’East River.
Bill de Blasio “n’est pas un autre mec blanc ennuyeux”, assure sa fille Chiara, 18 ans, et étudiante, coiffée d’une couronne de fleurs du plus grand effet dans un spot de campagne de son père. Un exercice auquel s’est aussi prêté son fils Dante, 16 ans, qui lui arborait une coupe afro.
De fait, dans une Amérique conservatrice, il a commencé comme militant en faveur de la révolution sandiniste au Nicaragua, s’opposant à Ronald Reagan, qui finançait alors l’autre partie. Il s’est lancé dans la politique en 1989 et a depuis occupé divers postes dans l’administration Clinton.
Hausse des impôts et de la dépense : un discours au service de l’interventionnisme d’État
Comme ses prises de paroles l’indiquent, le très probable futur maire de New York a aussi un programme qui détonne au pays du dollar. Bill de Blasio souhaite en effet, parmi ses propositions phares, augmenter les impôts des riches pour financer l’école à partir de quatre ans, rendre les cantines scolaires gratuites, mettre fin aux contrôles de police qui visent systématiquement les noirs et les latinos, construire des logements sociaux par dizaine de milliers et… octroyer deux jours de congés scolaires supplémentaires pour les fêtes musulmanes.
Bref, pour lui, le salut réside dans les impôts sur les hauts revenus, la dépense publique et la libération des mœurs.
Ce style iconoclaste et le discours ancré à gauche marquent un changement de cap radical pour les New Yorkais, habitués au bien plus policé Michael Bloomberg, qui, lui, est un ardent défenseur de Wall Street.
Même si l’homme d’affaires à la tête de la ville depuis 2002, avait lui aussi marqué son temps en étant d’abord démocrate, puis républicain à partir de 2001 avant de se déclarer indépendant. Lassés par leur ancien souverain, les habitants de la ville semblent avoir choisi leur camp. Il faudra toutefois attendre mardi pour avoir confirmation de l’élection de Bill de Blasio face au peu charismatique candidat républicain Joe Lhota, son plus important adversaire.
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