La France devrait s’inspirer de General Motors et des Etats-Unis. D’abord parce que, une fois de plus, ce pays trop souvent décrit comme l’archétype d’un libéralisme machiste à outrance vient de confier les clefs d’une très grande entreprise à une femme. Après la techno made in USA qui, chez IBM, HP, Yahoo! ou Xerox, s’est depuis longtemps convertie à un management féminisé ; après de nombreux groupes de cosmétique, de mode ou de luxe ; c’est un géant de l’industrie très lourde qui veut prouver que le talent managérial des femmes peut s’exercer dans tous les secteurs. La leçon mériterait d’être retenue dans un Hexagone qui fait systématiquement rimer CAC 40 avec sexe fort.
L’autre leçon américaine du jour ne s’adresse pas aux conseils d’administration, mais à notre gouvernement et à nos syndicalistes. Six ans après avoir été sauvé par une nationalisation, GM est redevenu une entreprise conquérante. Ce champion de l’automobile aurait pu disparaître, provoquant dans son sillage un désastre industriel et social. Proactif, le gouvernement Obama a accepté de prendre des risques pour préserver l’essentiel. Mais ce sauvetage, qui a coûté plusieurs milliards aux contribuables, n’a rien eu d’un chèque en blanc. Les salariés ont accepté une profonde remise en cause d’avantages acquis. Les syndicats se sont résignés à des fermetures de sites. Le groupe a, lui, tué plusieurs de ses marques. L’Etat américain s’est certes fait l’agent d’une forme de concurrence déloyale à l’encontre des autres constructeurs auto qui auraient pu exiger qu’on laisse mourir GM. Mais l’Etat fédéral a surtout fait preuve d’un pragmatisme sans pitié.
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