Barack Obama à Bruxelles, puis à Rome – où il doit rencontrer jeudi 27 mars le pape François. Xi Jinping à Lyon et à Paris, avant de se rendre à Berlin, puis Bruxelles. Cette semaine, l’Europe est au carrefour des voyages du président des États-Unis et de son homologue chinois. Ils ne se croiseront pas, mais leurs visites témoignent que ce continent reste un lieu de passage obligé pour les deux premières puissances mondiales. Lieu de mémoire, d’abord : Barack Obama s’est rendu au cimetière américain de Waregem, en Belgique, où reposent des combattants de la Première Guerre mondiale, tandis que Xi Jinping est passé dans un institut lyonnais où avait étudié Deng Xiaoping, le dirigeant communiste qui ouvrit son pays au capitalisme. Lieu de pouvoir, ensuite : certains pays d’Europe ont un poids économique et une influence politique qui en font des acteurs écoutés et recherchés sur la scène internationale. L’Union européenne est même la première puissance économique et commerciale au monde.
Tous ces tapis rouges ne rassureront pourtant pas ceux qui constatent un affaiblissement relatif du continent européen. Même si Barack Obama, mercredi à Bruxelles, a voulu donner le change, les États-Unis se soucient davantage de l’Asie et poursuivent leur désengagement militaire d’Europe. La brutalité de la Russie en Ukraine oblige le président américain à manifester bruyamment son intérêt pour la sécurité du Vieux Continent, mais il est surtout préoccupé d’ouvrir plus largement le marché européen aux multinationales américaines. Il rejoint, sur ce point, les préoccupations de Xi Jinping, qui n’évoque l’Ukraine que du bout des lèvres et auquel les Français et les Allemands ne présentent aucun front commun – sauf pour Airbus – à l’heure de signer des contrats.
Dès la fin de la semaine, les Européens se retrouveront dans leur difficile voisinage avec Vladimir Poutine et confrontés aux interrogations grandissantes de leurs concitoyens sur la pertinence du chemin pris par l’Union. Si l’on veut que Paris, Berlin ou Bruxelles restent des étapes recherchées par les grands de ce monde dans vingt ans, il faut réinventer l’Europe rapidement. Cela tombe bien : des élections européennes se tiendront dans deux mois, le 25 mai. Une belle occasion de confronter des projets.
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