With less than a year until the end of his presidency, Barack Obama continues to add to his political legacy. He could make his chapter in Cuba the most successful, if not the easiest to write, given that in Florida, it so happens that the Cuban electorate has slowly but surely accepted the idea that the time has come to restore relations with Havana.
Barack Obama did not go to greet old Fidel during his “historic” visit to Cuba, which would have been surprising. Instead, he made an exceptional gesture, that of talking for nearly two hours at the recently reopened U.S. embassy with a dozen prominent dissidents, which “even the popes” never dared to do, said the independent journalist Miriam Leiva, who is also one of the founders of the Ladies in White – an opposition movement bringing together the wives of political prisoners.
Without a doubt, that's where the U.S. president's visit focuses, or at least that's where the White House's bet is when it comes to the Castro regime, which we have known for 65 years: The bet that the end of the government-controlled state in which the United States wanted to hold back the revolution will inevitably contribute to widen, through agreement, the scope of freedom and civil rights of the people. “I have come here to bury the last remnant of the Cold War in the Americas," Mr. Obama said in the speech that he gave at Gran Teatro. It is not about normalization with a regime, but with the people.
Let's not be naive. Havana's mistrust of Washington remains and will remain deep. But it remains that the re-establishment of bilateral relations, and the eventual lifting of the commercial embargo – which depends on the American Congress's goodwill – will be very useful for the perpetuation of the Cuban dominant class. The people for whom Obama has come to provide more freedom do not have any illusion about this chapter in history. Tourism, communications, real estate market… In the “ruined state” which is the economy of the island, the “military footprint” is everywhere in the paying sectors, recently wrote blogger Miriam Celaya on Cubanet, who was among the group of opponents to have met with the American president at the beginning of the week. It's self-evident: The thaw will open the dams of the Cuban market to the Americans, which already started to open [with] the surprise announcement of the reconciliation, in December 2014.
It will be understood, in fact, that the same strategy – promotion of commercial interests under convenient cover of the defense of human rights – was applied in the re-establishment, three years ago, of U.S. relations and other Western countries with far Myanmar, where the military caste continues to hold power in spite of recent, and amazing, electoral victory of the National League for Democracy of Aung San Suu Kyi.
Certainly, the Republicans are wrong to criticize president Obama for having restored the bridges with the Castro regime, with the pretext that his administration did not make enough demand as far as political freedom is concerned. It happened really fast, as if the long years during which former Republican presidents gave their support to military dictatorships in Latin America and their ferocious oppression of leftist opposition never happened. We can't say, however, that the United States was by definition an agent of social and economic justice in the contemporary history of the world. For ordinary Cubans, it's far from over. But it is still possible to think that just geographical and cultural proximity of the island with the continent will necessarily result in faster social and economic changes.
Or is it possible that Cuba is destined to simply become an extension of the state of Florida?
The genesis of these transformations has just begun. A genesis from which Canada is curiously absent. To never have broken its relations with Havana, Canada enjoys a presence in Cuba that only Mexico enjoys. However, Ottawa stands back from these new developments, Mark Entwistle – former Canadian ambassador in Cuba – noted recently. Canada would obviously benefit from participating. For Justin Trudeau, there will be a life after Barack Obama.
CUBA
La vie après Barack Obama
26 mars 2016 |Guy Taillefer | États-Unis
À moins d’un an de la fin de sa présidence, Barack Obama poursuit la rédaction de son testament politique. Il pourrait s’avérer que son chapitre sur Cuba soit le plus réussi, sinon le plus facile à écrire, étant donné qu’en Floride, il est acquis que l’électorat cubain s’est lentement mais sûrement rangé à l’idée que le moment est venu de rétablir les ponts avec La Havane.
Barack Obama n’est pas allé saluer le vieux Fidel à l’occasion de sa visite « historique » à Cuba, ce qui du reste aurait été étonnant. Il a plutôt posé un geste bien plus exceptionnel, celui de s’entretenir pendant près de deux heures à la récemment rouverte ambassade américaine avec une douzaine de dissidents de premier plan, ce que « même les papes » n’ont jamais osé faire, a souligné à l’issue de la rencontre la journaliste indépendante Miriam Leiva, qui est aussi l’une des fondatrices des Dames en blanc, mouvement d’opposition réunissant les épouses de prisonniers politiques.
Est sans doute condensé là tout le sens de la visite du président américain, ou du moins le pari que fait la Maison-Blanche face à l’étiolement attendu du castrisme tel que nous le connaissons depuis 65 ans : le pari que la fin de l’état d’enfermement dans lequel les États-Unis ont voulu tenir la revolucíon contribuera inévitablement à élargir, par avancées et reculs, l’espace de liberté et les droits démocratiques de la population. « Je suis venu enterrer les derniers vestiges de la guerre froide dans les Amériques, a claironné mardi M. Obama dans le discours qu’il a prononcé dans l’enceinte du Gran Teatro. Il ne s’agit pas d’une normalisation avec un régime, mais avec un peuple. »
Ne soyons pas naïfs pour autant. La méfiance de La Havane à l’égard de Washington demeure et demeurera profonde. Mais il reste que le rétablissement des relations bilatérales, et la levée éventuelle de l’embargo commercial, dont l’abrogation dépend du bon vouloir du Congrès américain, seront très utiles à la perpétuation de la classe dominante cubaine. Le « peuple » dont M. Obama se fait fort de hâter la libération ne se fait pas d’illusions à ce chapitre. Tourisme, communications, marché immobilier… Dans le « champ de ruines » qu’est l’économie de l’île, l’« empreinte militaire » est partout dans les secteurs qui sont payants, écrivait récemment sur Cubanet la blogueuse Miriam Celaya, qui se trouvait parmi le groupe d’opposants à avoir rencontré le président américain en début de semaine. La réciproque coule de source : le réchauffement va ouvrir aux Américains les digues du marché cubain, qui ont déjà commencé à s’ouvrir depuis l’annonce surprise de la réconciliation, en décembre 2014.
On aura compris, en fait, que la même stratégie — promotion des intérêts commerciaux sous couvert commode de défense des droits de la personne — s’est appliquée dans le rétablissement, il y a trois ans, des relations des États-Unis et des autres pays occidentaux avec le lointain Myanmar, où la caste militaire continue de tenir les leviers du pouvoir malgré la récente, et formidable, victoire électorale de la Ligue nationale pour la démocratie (LND) d’Aung San Suu Kyi.
Aussi, les républicains sont bien mal venus de critiquer le président Obama pour avoir rétabli les ponts avec le régime castriste, au prétexte que son administration n’en a pas suffisamment exigé en matière de libéralisation politique. C’est faire bien vite comme si n’avaient jamais été vécues ces longues années pendant lesquelles d’anciens présidents républicains ont apporté leur soutien à des dictatures militaires en Amérique latine et à leur répression féroce contre l’opposition de gauche. On ne peut pas dire, du reste, que les États-Unis ont été par définition des agents de justice sociale et économique dans l’histoire contemporaine du monde. Pour le commun des Cubains, donc, il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Mais il est quand même permis de penser que la seule proximité géographique et culturelle de l’île avec le continent va nécessairement donner lieu à des mouvements de revendication sociale et économique qui vont devenir de plus en plus insistants.
Ou est-il dans l’ordre des choses que Cuba soit destiné à tout simplement devenir une extension de l’État de la Floride ?
La genèse de ces transformations ne fait que s’amorcer. Une genèse dont, par ailleurs, le Canada est curieusement absent. Pour ne jamais avoir rompu ses relations avec La Havane, le Canada jouit pourtant à Cuba d’une présence qui n’a d’égale que celle du Mexique. Or, Ottawa se tient en retrait de cette nouvelle dynamique, constatait récemment Mark Entwistle, ancien ambassadeur canadien à Cuba. Le Canada aurait manifestement intérêt à s’activer. Pour Justin Trudeau, il y aura une vie après Barack Obama.
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.