What If Trump Dropped Out of the Race for the White House?

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Et si Donald Trump abandonnait la course à la Maison Blanche ?

Cette hypothèse en fait rêver plus d’un. Mais, même sous la pression, devant le déluge de critiques de son propre camp, le candidat républicain ne s’avoue pas vaincu.

Sa propre famille politique est désespérée. Pour la première fois depuis 128 ans, les étudiants républicains d’Harvard ne soutiendront pas le candidat investi par le parti. Des vétérans de l’armée américaine ont signé une pétition demandant aux dirigeants républicains de retirer leur soutien au candidat à la Maison Blanche. De grands donateurs républicains se sont détournés de lui. Pire : ils ont décidé de contribuer à la campagne de sa rivale démocrate, Hillary Clinton. Des responsables de son équipe ont commencé à quitter le navire. Certains lui ont fait l’affront de déclarer qu’ils voteront pour le camp adverse. Barack Obama, lui-même, a demandé à tous les républicains de le lâcher. Il n’y a guère que Clint Eastwood qui lui témoigne encore de sa fidélité (non sans quelques réserves). Donald Trump est bien seul, et proche de la répudiation par son parti.

Depuis quelques jours, le candidat républicain enchaîne les erreurs et les scandales, creusant chaque jour un peu plus la fracture au sein de son camp. Sa charge contre les parents musulmans d’un soldat américain mort en Irak a fait sortir de l’ombre ceux qui n’osaient pas encore dire tout haut ce qu’ils pensaient tout bas. Le tabou est brisé : certains rêvent de le voir abandonner la course.

Remplacer Trump ?

Selon ABC News, des responsables républicains étudient sérieusement le scénario, tant le comportement de Donald Trump est erratique. Il n’en fallait pas moins pour que les parieurs spéculent. Selon Betfair, spécialiste du pari en ligne, les traders estiment que le parti républicain a 25,8 % de chances de gagner la présidence, mais ils donnent seulement 24,1 % de chances à Donald Trump de devenir président. “La différence de 1,7 % reflète probablement la possibilité que Donald Trump abandonne et qu’un autre candidat républicain gagne la Maison Blanche”, explique le “New York Times.

Interrogés par “Politico”, de manière anonyme, 70% de son échantillon d’électeurs républicains souhaitent que Donald Trump lâche l’affaire et qu’il soit remplacé par quelqu’un d’autre, même s’ils n’y croient pas trop.

Une nouvelle convention

Juridiquement, Donald Trump peut démissionner mais ne peut pas être contraint à partir. L’investiture lors de la convention est irrévocable. Donc aucun moyen de défaire ce qui a été fait à Cleveland, à moins de changer les statuts.

Si d’aventure, Donald Trump abandonnait la course, il reviendrait aux 168 membres du comité national républicain de trouver un remplaçant. Les deux partis américains ont, dans leurs statuts, prévu un cadre juridique en cas de vacance des “tickets” pour cause de mort ou de démission.

C’est déjà arrivé dans le passé. Les démocrates ont dû choisir un nouveau vice-président après la convention de 1972 : le sénateur Tom Eagleton avait démissionné en raison de fuites dans les journaux sur une grave maladie mentale dont il avait été atteint.

Le règlement du parti républicain autorise le comité national à convoquer une nouvelle convention pour investir un autre candidat. Ce qui semble logistiquement compliqué à organiser. Selon ABC News, citant un expert, Donald Trump devrait annoncer sa démission avant septembre pour laisser le temps au parti de choisir le nouveau candidat sans provoquer une nouvelle crise de leadership.

Mais Donald Trump peut-il reculer ?

La question est de savoir si Donald Trump, sous la pression ou parce que pousser vers la sortie d’autoroute, pourrait faire machine arrière. Vu le personnage, cela paraît peu probable et lui-même n’a donné aucun signe de fatigue. Donald Trump a continué sa route, comme si de rien n’était, depuis des mois, sans que toutes les controverses et les critiques ne l’arrêtent.

“L’élection est en novembre, pas en août, et les trois débats de cet automne offriront des occasions [à Donald Trump] de changer la tournure que prenne actuellement les choses”, prévient le “Time” qui ne croit pas une seule seconde à un abandon de poste. Le magazine américain considère d’ailleurs que le parti n’a aucun intérêt à le faire ou le laisser partir :

“Cela fait longtemps que le parti républicain a misé sur une défaite avec Trump plutôt que de lui tenir tête. C’est pour cela que le mouvement #NeverTrump a été condamné avant même qu’il ait commencé. L’establishment républicain, pour le bien de l’unité du parti, s’est attaché au montagnes russes Trump, et il n’a aucun moyen de s’en échapper avant la fin de la course.”

Par ailleurs, le parti républicain risquerait de braquer les millions de personnes qui ont voté pour Donald Trump lors des primaires et de renforcer l’idée, soutenue par le candidat républicain, selon laquelle le Grand Old Party, ne représente plus les Américains de la base et est éloigné des réalités du terrain.

Alors quelle solution reste-t-il à tous ces républicains dont la frustration commence à faire beaucoup de bruit et ébranle le statu quo qui prévalait jusque là ? Selon NBC, un groupe de poids lourds républicains, dont l’ancien maire de New York Rudy Giuliani, envisage de plaider directement auprès de Donald Trump pour qu’il rentre dans le rang.

Car le risque, pour le parti républicain, est de se présenter en ordre dispersé aux élections présidentielle et législatives du 8 novembre, alors qu’Hillary Clinton dispose de l’appui inconditionnel de tout l’appareil démocrate et du président sortant, Barack Obama.

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