Mark Zuckerberg: The Swan Song

Published in La Tribune
(France) on 3 July 2018
by Michel Santi (link to originallink to original)
Translated from by Izzy Okparanta. Edited by Helaine Schweitzer.

 

 

Nobody batted an eye when Facebook acquired Instagram in 2012 and WhatsApp in 2014, while it was obvious that these purchases were part of a well-thought-out global plan to establish monopolistic powers and to destroy any semblance of competition.

Facebook founder and CEO Mark Zuckerberg controls most of the company’s activity. His power is therefore absolute, and he is not subject to reprimand, much less being fired, because every such attempt by his board of directors would be overruled by the majority shareholders among whom he enjoys support and who would immediately replace the detractors with board members who are easier to control.

That being said, it is highly unlikely that a rebellion or, at the very least, any potential dispute would come from board members making $350,000 a year, especially if they are employees of the company. Zuckerberg is therefore all-powerful, clearly more than any public company’s CEO who, for a CEO’s part, would carry out responsibilities before an independent board that is liable, moreover, to name directors who are only accountable to them and the shareholders.

Establish Supreme Power, Annihilate All Competition

In managing Facebook, Zuckerberg is completely focused on advancing his advertising-based business model, thumbing his nose at all other considerations, even stomping them out. The results are truly significant since Facebook controls, along with Google, close to 85 percent of all online advertising in the world, with revenues that increased 50 percent in 2017 compared to the year before. It is nonetheless this growth and this supreme power that make Zuckerberg so dangerous because Facebook is on the cusp of possessing as much data as any other country in the world! Nobody batted an eye when Facebook acquired Instagram in 2012 (for $1 billion) and WhatsApp in 2014 (for $19 billion), while it was obvious that these purchases were part of a well-thought-out global plan to establish monopolistic powers and to destroy any semblance of competition.

More than 50 percent of Shareholders Want Zuckerberg To Leave

Apart from the strict framework of his business model that relies on advertising revenues for growth, Zuckerberg has a record of management mistakes that he has no trouble admitting himself: from the Cambridge Analytica crisis to his characteristic negligence when faced with Russian interference in many Western elections that used Facebook as a platform, to his lack of regard and respect in the face of the exposure of Facebook users’ private lives and confidential data. Zuckerberg is losing ground on another front – that of his shareholders – among whom he has lost a good part of his credibility.

A recent public opinion poll by Business Insider essentially revealed that more than half of Facebook’s independent shareholders feel that he should be fired from the board of directors, while 83 percent are strongly in favor of profound structural changes that would abolish his absolute control of Facebook.

The Time for Major Change Seems To Be Here

This dispute among his shareholders should be taken very seriously, especially since the spectacular performance of Facebook stock (launched at $38 per share in 2012, and today worth close to $200) and the success of the company – which currently has 2 billion users – is unmatched worldwide.

Indeed, the shareholders of a company are generally passive and would sooner sell their shares when there is disagreement over how business is conducted than join forces against it or against the board of directors. A disavowal of Zuckerberg of such magnitude from the shareholders is reason to be worried for his future, because it is traditionally very difficult to unite more than 20 percent to 30 percent of shareholders against senior management of a public company.

The time for major change seems to be here for Facebook and for Zuckerberg who, at a minimum, will see in time his powers largely called into question – and eventually, put to the test, in the company that he founded.

The author is a macroeconomist specializing in financial markets and central banks. He is the founder and director of Art Trading & Finance, a financial advising firm.


Mark Zuckerberg : le chant du cygne

Nul n'a bronché lorsque Facebook fit, en 2012, l'acquisition d'Instagram ou celle de Whatsapp en 2014, alors qu'il coulait de source que de telles emplettes faisaient partie d'un plan global et réfléchi consistant à asseoir un pouvoir monopolistique et à détruire toute velléité de compétition. Par Michel Santi, économiste (*).

Fondateur et président du conseil d'administration de Facebook, Mark Zuckerberg contrôle également la majorité des actions de cette société. Son pouvoir est donc absolu, et il ne peut être réprimandé, encore moins renvoyé, car toute tentative en ce sens de la part de son conseil d'administration serait contrecarrée par le veto de la majorité des actions dont il bénéficie qui remplacerait aussitôt les troubles-fêtes par des administrateurs plus conciliants.

Ceci étant dit, il est fort peu probable qu'une rébellion ou, à tout le moins, qu'une contestation éventuelle émane d'administrateurs payés 350.000 dollars par an, voire bien plus s'ils sont salariés de l'entreprise. Zuckerberg est donc tout puissant, nettement plus que n'importe quel autre « CEO » d'une autre société cotée qui assumerait pour sa part ses responsabilités face à un conseil d'administration indépendant susceptible en outre de nommer des dirigeants n'ayant des comptes à rendre qu'à lui et qu'aux actionnaires.

Asseoir un pouvoir sans partage, annihiler toute concurrence

Dans sa gestion de Facebook, Zuckerberg s'est intégralement axé à faire prospérer son « business model » basé sur la publicité, faisant fi de toute autre considération, voire, la foulant aux pieds. Les résultats sont, il est vrai, éloquents puisque Facebook contrôle (avec Google) près de 85% de toute la publicité mondiale en ligne, avec des revenus en hausse de 50% en 2017 par rapport à l'année précédente. C'est néanmoins cet essor et ce pouvoir sans partage qui confèrent à Mark Zuckerberg toute sa dangerosité car Facebook est sur le point de détenir autant de données que n'importe quel autre Etat dans le monde ! Nul n'a bronché lorsque Facebook fit en 2012 l'acquisition d'Instagram (pour 1 milliard de dollars) ou celle de Whatsapp en 2014 (pour 19 milliards), alors qu'il coulait de source que de telles emplettes faisaient partie d'un plan global et réfléchi consistant à asseoir un pouvoir monopolistique, tout en cassant les reins à toute velléité de compétition.

Plus de 50% des actionnaires souhaiterent le départ de Zuckerberg

Sorti du strict cadre de son business model consistant à faire prospérer son entreprise grâce aux recettes publicitaires, Mark Zuckerberg cumule cependant les erreurs de gouvernance, qu'il n'a du reste aucun mal à admettre lui-même. De sa responsabilité dans la crise Cambridge Analytica à sa négligence caractérisée face aux interférences russes dans plusieurs élections occidentales ayant utilisé Facebook comme plateforme, en passant par son manque d'égard et de respect face à la vie privée et aux données confidentielles dévoilées et mises à disposition par ses utilisateurs. Zuckerberg perd désormais pieds sur un autre terrain - celui de son actionnariat - auprès duquel il a perdu une bonne part de sa crédibilité.

Un récent sondage du Business Insider révèle en effet que plus de la moitié des actionnaires de Facebook (indépendants de Mark Zuckerberg) estiment qu'il devrait être limogé du conseil d'administration, tandis que 83% d'entre eux plaident vigoureusement pour des modifications structurelles en profondeur qui aboliraient son contrôle absolu sur Facebook.

Le temps des changements majeurs semble arrivé

Cette contestation de son actionnariat est à prendre très au sérieux, et ce, d'autant plus que la performance spectaculaire de l'action Facebook en Bourse (lancée à 38 dollars USD en 2012 et qui en vaut aujourd'hui près de 200) fut spectaculaire et que le succès de l'entreprise - qui compte actuellement 2 milliards d'utilisateurs - est incontestablement planétaire.

Effectivement, les actionnaires d'une société sont généralement passifs et optent plutôt pour vendre leurs actions quand ils sont en désaccord avec la conduite des affaires de la direction plutôt que de se liguer contre elle ou contre son conseil d'administration. Un désaveu de Zuckerberg d'une telle ampleur de la part de ses actionnaires a donc tout lieu d'être inquiétant pour son avenir, car il est traditionnellement très difficile de fédérer plus de 20% à 30% des actionnaires contre une direction générale d'une société cotée.

Le temps des changements majeurs semble donc arrivé pour Facebook et pour Mark Zuckerberg qui, au minimum, verra prochainement ses pouvoirs largement remis en question - et, à terme, dûment soumis à contrôle - dans l'entreprise qu'il a créée.
___
(*) Michel Santi est macro économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d'Art Trading & Finance.

Il est également l'auteur de : "Splendeurs et misères du libéralisme", "Capitalism without conscience", "L'Europe, chroniques d'un fiasco économique et politique", "Misère et opulence". Son dernier ouvrage : "Pour un capitalisme entre adultes consentants", préface de Philippe Bilger.
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