Le parti républicain se projette déjà dans l’après-Trump
Quel que soit le résultat de l’élection du 3 novembre, le « GOP » sera le théâtre d’un affrontement entre les pro et les anti-Trump. A la convention, plusieurs personnalités ont tenté de s’ériger comme les héritiers de l’actuel locataire de la Maison-Blanche.
A regarder la convention républicaine , l’après-Trump semble encore loin. Pourtant, certains ténors du parti y pensent déjà fortement. La convention de Charlotte a été le théâtre des premières prises de position. Il s’agit de prendre date pour 2024, voire d’assurer le leadership du Grand Old Party (GOP) dans quelques mois, si Donald Trump est défait le 3 novembre.
Plusieurs figures semblent se dégager. C’est le cas notamment de Nikki Haley . L’ancienne ambassadrice américaine à l’ONU incarne une certaine continuité avec Donald Trump, mais dans un style très différent. Fille d’immigrés indiens, elle représente le rêve américain. Ses premiers échanges avec le président américain ont parfois été tendus mais elle a toujours été loyale et a souvent défendu bec et ongles ses idées à la tribune de l’ONU. A la convention, elle s’est d’ailleurs érigée en héritière du trumpisme, dont les valeurs seraient appelées à survivre au départ du président.
Des profils atypiques
Dans cette quête de profils atypiques, le parti républicain pourrait aussi se tourner vers Tim Scott. Le seul sénateur noir du « GOP », représentant la Caroline du Sud, a marqué les esprits par son discours, lundi, à la convention. Il a défendu le bilan de Donald Trump en matière de lutte contre les discriminations et soutenu que les Etats-Unis n’étaient pas un pays raciste. « Nous vivons dans un pays qui ne veut que vous faire croire les mauvaises nouvelles, sur le plan racial, économique, culturel. La vérité, c’est que notre nation penche toujours vers l’équité. Nous ne sommes pas complètement là où nous voudrions être, mais je remercie Dieu tout puissant de ne plus être là où nous étions. »
Les tensions raciales repartent dans une Amérique plus que jamais divisée
Tout comme Mike Pence , candidat naturel en tant que vice-président, Mike Pompeo a travaillé sa stature présidentielle. Le secrétaire d’Etat américain, en première ligne sur tous les dossiers chauds internationaux, a lui aussi su s’accommoder du trumpisme, en apportant sa touche personnelle. Il s’est exprimé à la convention avec un message enregistré depuis Jérusalem, brisant la tradition de réserve qui s’applique en général aux diplomates.
Il a ainsi soutenu la doctrine « America First » qui s’applique aux relations internationales depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche, la fermeté à l’égard de la Chine, les sanctions envers l’Iran et la défense d’Israël. D’autres fidèles de Donald Trump, comme le gouverneur de Floride Ron De Santis, pourraient être tentés par un destin national. Et certains imaginent les enfants de Donald Trump, Eric, Donald Jr et surtout Ivanka, s’investir davantage en politique et constituer le début d’une dynastie…
Une fracture ?
Reste la possibilité, pour le parti républicain, de rompre avec le trumpisme. Une frange de plus en plus importante du parti a pris ses distances avec la politique de la Maison-Blanche, voire s’y est frontalement opposé . C’est le cas des anciens candidats à la présidence, Mitt Romney et John Kasich. D’autres, enfin, n’ont pas officiellement rompu mais ne sont pas non plus des inconditionnels, comme le sénateur du Texas, Ted Cruz, ou celui de Floride, Marco Rubio. Le plus dur, pour les républicains, sera de réconcilier toutes les factions.
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