I can’t say exactly how many times I have made it clear in this blog that I am passionate about the United States and that I am attached to this powerful but controversial neighbor. This morning, I feel the need to say it again.
Why, you are perhaps tempted to ask? Because the United States has demonstrated throughout its long history that it is capable of the best and the worst. Today I have chosen to talk to you about what I consider to be the worst.
Two trials are currently getting wide media coverage, the trials of Kyle Rittenhouse and Ahmaud Arbery.* Rittenhouse is the young man who, in 2020, left his town in Illinois armed with an AR-15, he said, to ensure the security of buildings vandalized by protesters associated with Black Lives Matter in Kenosha, Wisconsin. Rittenhouse was 17 years old at the time; the weapon he used to kill and injure three people did not belong to him.
Arbery was a 25-year-old Black man who was shot dead while jogging by Travis McMichael, who is white. McMichael and his father were sitting on their porch when they saw a Black man run by. Thinking he was a neighborhood thief, they jumped in their pickup truck, armed with weapons.
Shortly afterward, a neighbor, William Bryan, joined in pursuit, and filmed the sequence of events. When Arbery refused to cooperate with the McMichaels when they caught up with him, they blocked the road with their truck. McMichael got out of the vehicle and confronted the young Black man with his gun. When Arbery tried to grab the weapon, McMichael opened fire and shot Arbery three times. Arbery tried to run one last time, but collapsed.
It is really difficult for you and me to predict how these trials will end.* No matter how interesting the evidence is and how interesting the prosecution and defense cases are, I can’t say what will happen to Rittenhouse* and the two McMichaels, but I am certain about one thing: The outcome of the two trials will outrage part of the country.
The two events occurred hundreds of miles from each other and are really difficult to connect. There is certainly no connection between the people involved. Nevertheless, I can see two major similarities between the cases. In both instances, you cannot dismiss the nagging question of race relations and Americans’ relationship with guns.
After so many years studying, teaching and commenting on American history, I still find myself amazed to see the same actions producing the same kind of events without any attention to what seems to me to be the underlying causes. Sometimes we define insanity as a lack of judgment or reason, but it is also defined as doing the same thing repeatedly and hoping for a different result.
If you are interested in these two cases, you may have already chosen sides. You may be for or against the protesters and the rioters who were in Kenosha protesting police violence after law enforcement opened fire on Jacob Blake. Perhaps you support those who, like Rittenhouse, take up arms to prevent the destruction of private property. Perhaps you equally support the McMichaels, who believed they were doing the community a service by arresting a thug.
For my part, I am worried regardless of what the juries decide. I am worried because it does not seem healthy that federal or state law allows a young 17-year-old man to walk around freely with a semi-automatic weapon. I am worried when two armed men play vigilante and assume a role that belongs to law enforcement.
In both of these cases, I feel like I am watching one of those bad American movies, or the “Avengers” films so popular everywhere, where it’s the same plot we’ve seen hundreds of times. In the face of what may be considered blatant injustice, there is no better way to deal with matters other than to take justice into our own hands. Although screenwriters and directors of movies like the ones I’ve mentioned are clear about who the “bad guy” is, reality offers greater nuance.
The issues of race relations and gun control intersect too often. In either case, we don’t do enough to keep matters from escalating. It sometimes feel that people have given up, or worse, encourage escalation in the matter of racial conflict and firearms.
Given the particularly tenuous political climate and the fact that certain politicians themselves encourage the use of violence, as we saw on Jan. 6., I am worried for the stability of the United States.
No matter which side you favor in the two trials, don’t rejoice too quickly if your side prevails. Keep an eye on reaction of the different camps. Whether there is an increase in protests on behalf of the Black Lives Matter movement or an increase in the number of demonstrations supporting those mostly white improvised vigilante groups, I think first about the chaos.
I think about chaos and how leaders react. What will the mayors, governors and elected members of Congress do? Who will reach out a hand to their adversaries to calm things down? Will we finally acknowledge the facts and confront reality? I fear the answers to these questions because the first victim of the current polarization is reason. Regarding the question of race and firearms, our friends and neighbors have lost their reason.
*Editor’s Note: A jury found Rittenhouse not guilty of all charges on Friday, Nov. 19.
Procès Rittenhouse et Arbery: une définition de la folie
Je ne saurais dire avec précision combien de fois j’ai précisé sur ce blogue que je suis passionné par l’histoire des États-Unis et que je suis attaché à ce puissant, mais controversé voisin. Ce matin, je sens le besoin de le redire encore une fois.
Pourquoi, êtes-vous peut-être tentés de me demander? Parce que les États-Unis ont démontré tout au long de leur histoire qu’ils sont capables du meilleur comme du pire et qu’aujourd’hui j’ai choisi de vous parler de ce que je considère être le pire.
Deux procès obtiennent actuellement une généreuse couverture médiatique, ceux impliquant Kyle Rittenhouse et Ahmaud Arbery. Rittenhouse est ce jeune qui, en 2020, a quitté sa ville de l’Illinois armé d’un AR-15 pour, disait-il, assurer la sécurité de bâtiments vandalisés à Kenosha Wisconsin par des manifestants associés à Black Lives Matter. Rittenhouse avait 17 ans à ce moment et l’arme avec laquelle il a tué ou blessé trois personnes ne lui appartenait pas.
Ahmaud Arbery est ce jeune Noir de 25 ans abattu par un homme blanc, Travis McMichael, alors qu’il joggait. Travis McMichael et son père sont assis sur la galerie de leur demeure lorsqu’ils voient passer devant eux un homme noir qui court. Croyant avoir affaire à un voleur qui sévissait dans leur quartier, ils sautent dans leur camionnette. Ils sont armés.
Un peu en retrait, un voisin des McMichael, William Bryan, se joint à la poursuite. C’est celui-ci qui filmera la séquence des événements. Comme Arbery refuse de coopérer lorsque rejoint par le véhicule du père et du fils, on utilise la camionnette pour lui barrer la route et le fils McMichael sort du véhicule avec son arme pour confronter le jeune Noir. Ce dernier cherche à saisir l’arme, Trevor McMichael ouvre alors le feu et atteint Arbery de trois projectiles. Ce dernier tente une dernière fois de prendre la fuite, mais il s’écroule.
Bien difficile pour vous et moi de prédire l’issue de ces deux procès. J’ai beau m’intéresser à tous les éléments de preuves, aux arguments de la poursuite et de la défense, je ne saurais dire quel sort on réservera à Rittenhouse ou aux deux McMichael. Je ne suis certain que d’une chose: l’issue des deux procès pourrait bien enflammer une partie du pays.
Les deux événements décrits plus haut se sont déroulés à des centaines de kilomètres l’un de l’autre et il semble bien difficile de les lier. Il n’y a assurément pas de liens entre les personnes impliquées. Pourtant, j’y vois malheureusement deux grandes similitudes. Dans chaque cas, on ne peut malheureusement écarter la lancinante question des relations raciales et la relation qu’entretiennent les Américains avec les armes à feu.
Après tant d’années à étudier, à enseigner et à commenter l’histoire des États-Unis, je me surprends encore à être étonné de les voir répéter les mêmes gestes, reproduire le même type d’événements, sans s’attaquer à ce qui me semble être les causes profondes. On définit parfois la folie comme un manque de jugement ou de raison, mais on y réfère parfois en affirmant que la folie, c’est répéter la même séquence en espérant un résultat différent.
Si vous vous intéressez à ces deux procès, vous avez peut-être déjà choisi votre camp. Vous êtes pour ou contre les manifestants et les émeutiers qui se trouvaient à Kenosha pour protester contre la violence policière après que les forces de l’ordre eurent ouvert le feu sur Jacob Blake. Peut-être appuyez-vous ceux qui, comme Rittenhouse, prennent les armes pour qu’on empêche la destruction de propriétés privées. Peut-être appuyez-vous également le père et le fils McMichael qui croyaient rendre service à la communauté en procédant eux-mêmes à l’arrestation d’un voyou.
De mon côté, je suis inquiet, et ce, peu importe les décisions des deux jurys qui se prononceront bientôt. Je suis inquiet parce qu’il ne semble pas sain que les lois d’un pays ou d’un État permettent à un jeune homme de 17 ans de déambuler librement avec une arme semi-automatique. Je suis inquiet quand deux hommes armés s’improvisent justiciers et qu’ils assument un rôle qui revient habituellement aux forces de l’ordre.
Dans les deux cas qui nous concernent, j’ai l’impression de regarder un de ces mauvais films américains ou un film des Avengers, si populaires un peu partout, dont le scénario a été reproduit des centaines de fois. Devant ce qu’on considère être une injustice flagrante, il n’y a pas de meilleurs moyens que se faire justice soi-même. Si dans ces représentations les scénaristes et les réalisateurs s’assurent qu’on ne puisse entretenir de doutes sur le «méchant», la réalité offre plus de nuances.
Question raciale et armes à feu, deux thématiques qui se croisent beaucoup trop souvent. Dans les deux cas, on en fait trop peu pour éviter que les choses ne dégénèrent. Parfois, on a même l’impression que de nombreuses personnes ont abandonné ou, pire, qu’on encourage la tendance.
Alors que le climat politique est particulièrement tendu et que certains politiciens encouragent eux-mêmes le recours à la violence, comme ce fut le cas le 6 janvier dernier, je suis inquiet pour la stabilité des États-Unis.
Peu importe quels camps vous favorisez dans les deux procès, ne vous réjouissez pas trop vite de la victoire de vos champions. C’est la réaction des deux camps qu’il faudra garder à l’œil. Alors que des manifestations pour la reconnaissance des droits des Noirs ou que celles de ces justiciers improvisés majoritairement blancs se multiplient, je pense d’abord au chaos.
Je pense au chaos et à la réaction des dirigeants. Que feront les maires, les gouverneurs ou les élus du Congrès? Qui osera tendre la main à ses adversaires pour calmer le jeu? Reconnaîtra-t-on enfin les faits pour confronter la réalité? Je crains les réponses à ces questions parce que la première victime de la polarisation actuelle est la raison. Pour la question raciale et les armes à feu, nos amis et voisins ont perdu la raison.
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.