Will Obama Stop Being the Blind Optimist?

Published in Le Point
(France) on 11 September 2014
by MICHEL COLOMÈS (link to originallink to original)
Translated from by Clare Durif. Edited by Emily France.
Thirteen years after 9/11, the president of the United States is forced to return to war against the jihadists. But his success seems uncertain.

Is it, as BHL [the French public intellectual and author] remarks, because he is obsessed with the Nobel Peace Prize awarded to him when he had only just entered the White House? Is it because he is the most isolationist American president we have known since Roosevelt, pre-Pearl Harbor? Is it because he has decided to take the exact opposite course of his predecessor, who dragged America into the far from successful conflicts in Afghanistan and Iraq? Until now, Barack Obama was driving even the most pacifist of the U.S. Democrats to despair with his reluctance to accept the role and responsibilities that go with the position of president of the most powerful nation in the world.

So, we should be delighted by the warlike and solemn speech given on the eve of the anniversary of Sept. 11, in which Obama declared himself determined to strike jihadist forces: “We will degrade, and ultimately destroy, [the Islamic State] through a comprehensive and sustained counter-terrorism strategy” — therefore, using air strikes on both the jihadists fighting in Iraq and those who are leading the fight against Bashar Assad in Syria. However, the American president specifies, these operations will be essentially different from those Bush carried out in Afghanistan and Iraq since, apart from a reinforcement of 475 military “advisers” – joining the 800 already present in Baghdad or in Kurdistan – the United States will not send any ground troops.

“Minimum Risk”

This new posture of a determined but cautious war leader is likely to reassure America’s European allies - which will be more or less solicited in this new fight – if only certain recent as well as older details didn’t cast doubt on the American president’s determination.

First because a little over a year ago, upon discovering the use of chemical weapons in Syria, Obama dragged François Hollande into the preparation of airstrikes against Bashar Assad’s troops. These never took place because at the very last minute, the American president entrenched himself behind the need to consult with Congress. This time, strangely, he affirms that he has no need whatsoever for a vote by members of Congress in order to start bombings against the jihadist forces.

Furthermore, at the end of August, when David Cameron reminded him of the “direct threat to every European country” posed by Islamic extremists, Obama recognized that he “didn’t have a strategy” to deal with the jihadists. During a fundraising dinner in the county of Westchester, he even made several remarks that say a lot about a certain American egotism: “Yes, the Middle East is challenging, but the truth is it’s been challenging for quite a while. I promise you things are much less dangerous now than they were 20 years ago, 25 years ago or 30 years ago.”

“Destroying” Means Going to War

Finally, whatever the displayed determination of Barack Obama, by dint of prevarication – notably when the Syrian conflict broke out – the objective of ‘destroying’ the Islamic caliphate seems difficult to achieve, if not impossible. Destroying means neutralizing tens of thousands of fighters in Iraq, as well as in Syria. This signifies preventing them from regrouping in another region, like their counterparts in Mali did following their defeat by French troops, taking over a completely lawless zone in the southwest of Libya. It also means hunting down, arresting and sentencing thousands of Europeans — and Americans, moreover — who, with their Western passports, will pose a permanent threat to democratic countries if they are forced to flee.

“Destroying” also means going to war, and not only airstrikes. It is clear that for this purpose, Obama is relying on trained and regrouped Iraqi forces and on the armies of the Emirates, Jordan or Saudi Arabia. It is doubtful whether this heterogeneous collection of troops, who are not used to fighting together, and belong to rival countries and different faiths, constitutes a strike force sufficient to eradicate the jihadist evil. “Degrading” the Islamic State, as Obama cautiously pointed out as a first step, is without doubt. “Destroying” it, as he promised, is a lot less certain.


Treize ans après le 11 Septembre, le président des États-Unis est contraint de repartir en guerre contre les djihadistes. Mais sa réussite semble incertaine.
Par MICHEL COLOMÈS
Est-ce, comme le dit BHL, parce qu'il est obsédé par le prix Nobel de la paix qui lui avait été accordé alors qu'il venait à peine de rentrer à la Maison-Blanche ? Est-ce parce qu'il est le plus isolationniste des présidents américains qu'on ait connus depuis le Roosevelt d'avant Pearl Harbor ? Est-ce encore parce qu'il a décidé de prendre l'exact contre-pied de son prédécesseur qui avait entraîné l'Amérique dans des conflits en Afghanistan et en Irak qui sont loin d'avoir été des succès ? Jusqu'alors, Barack Obama désespérait même les plus pacifistes des démocrates américains dans sa réticence à accepter le rôle et les responsabilités qui accompagnent la fonction de président de la nation la plus puissante du monde.
Aussi devrait-on se réjouir de l'allocution martiale et solennelle, faite la veille de l'anniversaire du 11 Septembre, dans laquelle Obama se déclare décidé à frapper les forces djihadistes "où qu'elles soient pour affaiblir et détruire l'État islamiste". Donc avec des frappes aériennes aussi bien sur les djihadistes qui combattent en Irak que sur ceux qui, en Syrie, mènent la lutte contre Bachar el-Assad. Mais ces opérations, précise le président américain, seront essentiellement différentes de celles menées par Bush en Afghanistan et en Irak, parce qu'en dehors d'un renfort de 475 "conseillers" militaires - venant s'ajouter aux 800 déjà présents à Bagdad ou dans le Kurdistan -, les États-Unis n'enverront aucune troupe au sol.
"Moindre danger"
Cette nouvelle posture de chef de guerre, décidé mais prudent, serait de nature à rassurer les alliés européens de l'Amérique, qui vont être plus ou moins sollicités pour ce nouveau combat, si certains détails récents ou plus anciens ne faisaient douter de la détermination du président américain.
D'abord parce qu'il y a à peine plus d'un an, Obama avait entraîné François Hollande, après la découverte de l'usage d'armes chimiques en Syrie, dans la préparation de frappes aériennes contre les troupes de Bachar el-Assad, qui n'ont jamais eu lieu parce que le président américain s'était au tout dernier moment retranché derrière la nécessité d'une consultation du Congrès. Étrangement, cette fois-ci, il affirme qu'il n'a nul besoin d'un vote des parlementaires américains pour déclencher des bombardements contre les forces djihadistes.
Fin août encore, alors que David Cameron lui rappelait "l'imminente menace que l'islamisme extrémiste faisait peser sur les pays européens", Obama avait reconnu "ne pas avoir de stratégie" face aux djihadistes. Il avait même, dans un dîner destiné à recueillir des fonds dans le comté de Westchester, fait quelques remarques qui en disent long sur un certain égoïsme américain : "C'est vrai, avait-il dit, que le Moyen-Orient est préoccupant, mais cela fait un moment que cela dure... et je peux vous assurer que le danger est bien moindre aujourd'hui pour le peuple américain qu'il l'était il y a vingt ou vingt-cinq ans."
"Détruire", c'est faire la guerre
Enfin, quelle que soit la détermination affichée de Barack Obama, à force de tergiverser, notamment au moment où a éclaté le conflit en Syrie, l'objectif de "détruire" le califat islamiste semble difficile sinon impossible à atteindre. Détruire, cela veut dire neutraliser des dizaines de milliers de combattants en Irak comme en Syrie. Cela signifie les empêcher de se regrouper dans une autre région, comme leurs complices du Mali l'ont fait, après leur défaite devant les troupes françaises, en investissant une zone de non-droit complet dans le sud-ouest de la Libye. Cela veut dire aussi pourchasser, arrêter, condamner les milliers d'Européens (et d'Américains d'ailleurs), qui avec des passeports occidentaux feront peser une menace permanente sur les pays démocratiques s'ils sont contraints de fuir.
"Détruire", cela veut dire surtout faire la guerre, et pas seulement des frappes aériennes. On voit bien qu'Obama compte, pour cela, sur les forces irakiennes entraînées et reconstituées et sur les armées des émirats, de Jordanie ou d'Arabie saoudite. On peut douter que cet assemblage hétéroclite de troupes, qui n'ont pas l'habitude de combattre ensemble et appartiennent à des pays rivaux, de confessions religieuses différentes, constitue une force de frappe suffisante pour éradiquer le mal djihadiste. "Affaiblir" l'État islamiste, comme l'a prudemment indiqué Obama dans un premier temps, sans doute. Le "détruire" comme il l'a promis, c'est beaucoup plus douteux.
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