Two days after the surprise airstrikes launched against the Islamic State in northern Syria, President Obama gave a noteworthy speech at the 69th session of the U.N. General Assembly in New York. His words were full of contrast, fluctuating between the necessity to fight against the cancer that is the Islamic State and the need to create a better world through cooperation and multilateralism.
“We come together at a crossroads between war and peace; between disorder and integration; between fear and hope,” said President Obama. The head of the White House relentlessly hammered home the worth of the United Nations, the institution that has allowed us to reduce “the prospect of war between major powers.” He didn’t stop to give a thought to George W. Bush, whose government had largely marginalized the U.N., except when it came to peace operations, which were really doing Bush a favor. It is somewhat rare to come across an American president who holds the United Nations in such high esteem. “The very existence of this institution is a unique achievement,” Obama said.
Cooperation with Russia
Obama condemned Russia’s aggressive acts in Ukraine, recalling them in order to illustrate the way in which the Kremlin called world order into question. The American president has also criticized the nations within the U.N. collectively, denouncing their inability to keep the international system afloat. Created after 1945, Obama condemns “the failure of our international system to keep pace with an interconnected world.” But Obama thinks that cooperating with Russia is the best way to face up to future challenges. This is why, in 2010, the two countries succeeded in joining forces to reduce strategic weapons as part of the Strategic Arms Reduction Treaty. They also managed to destroy, right in the middle of the Syrian war, the chemical arsenal held by the Bashar al-Assad regime, thanks to an effective Russian and American understanding. “And that’s the kind of cooperation we are prepared to pursue again — if Russia changes course,” Obama said, making clear that if such a thing were to happen, all sanctions against Russia would be removed.
Coalition Against the Islamic State
The multilateralism advocated during his speech had a lot to do with the way in which the Democratic president aims to deal with the great worldwide challenges of the 21st century. In his opinion, no country is capable of solving these complex issues alone. “When nations find common ground, not simply based on power, but on principle, then we can make enormous progress.” The coalition formed by the United States, including five Arab countries, aims to carry out airstrikes against the Islamic State group in Syria, and closely relates to the president’s own conviction that, were America to resort to brute military and cultural force, it would never be a solution to a crisis that principally affects the Muslim community. At this stage in the game, around 40 countries have offered their support to the previously mentioned coalition. We will not resolve the Iraqi and Syrian crisis, he added, without a political solution in which the local representatives themselves are involved. We would have liked to hear the president suggest the need to involve Iran in the search for a solution to the crisis in the Middle East, other than their sole involvement at a nuclear level. However, hoping to avoid confrontation between Islam and the Western world, Obama did not hesitate in rejecting Samuel Huntington’s theory on a potential culture clash.
Criticized for state intervention during Bush’s presidency and now for Obama’s wait-and-see attitude, America is still the first country to have come to the aid of Yazidis and Christians, threatened to death by the jihadi. They may have a debt to pay after having caused religious chaos in the war with Iraq — a war which was a lie. But today the United States hopes to assume its responsibilities. In terms of healthcare, Obama’s government has not held back, sending around 3,000 soldiers to Africa, including doctors and scientists to help those countries affected by the epidemic. America may be doing more to help than any other country, but this much is still true: In order to defeat Ebola, everyone must participate.
Le président américain a souligné les mérites de l’institution onusienne et appelé à une coopération internationale soutenue pour relever les défis du XXIe siècle
Deux jours après le lancement de frappes aériennes surprises contre les positions de l’organisation Etat islamique au nord de la Syrie, le président Barack Obama a tenu une allocution remarquée à la tribune de la 69e Assemblée des Nations unies à New York. Son discours fut plein de contrastes, entre la nécessité de combattre le cancer que représente l’Etat islamique et le besoin de créer un monde meilleur par la voie de la coopération et du multilatéralisme.
«Nous sommes réunis alors que nous sommes au carrefour de la paix et de la guerre, du désordre ou de l’intégration, de la peur ou de l’espoir.» Le chef de la Maison-Blanche n’a cessé de souligner les mérites des Nations unies, cette institution qui a permis d’«estomper la perspective d’une guerre entre les grandes puissances». Sans songer à George W. Bush, dont l’administration avait largement marginalisé l’ONU à l’exception des opérations de maintien de la paix qui lui rendaient service, rares sont les présidents américains à tenir les Nations unies en si haute estime. «L’existence même de cette institution est un accomplissement unique.»
Coopération avec la Russie
Condamnant l’agression de la Russie en Ukraine, Barack Obama a rappelé des faits pour illustrer la manière dont le Kremlin a remis en question l’ordre mondial. Le président américain a d’ailleurs formulé une critique collective, dénonçant l’incapacité des Etats à maintenir à flot un système international construit après 1945 qui «n’a pas réussi à s’adapter au monde interconnecté». Mais Barack Obama pense qu’une coopération avec la Russie est le meilleur moyen de faire face aux défis futurs. C’est ainsi que les deux pays ont réussi, en 2010, à s’entendre pour réduire les armes stratégiques dans le cadre du nouveau traité Start. Ils sont aussi parvenus à éliminer, en pleine guerre civile syrienne, les armes chimiques détenues par le régime de Bachar el-Assad grâce à une entente russo-américaine efficace. «C’est le genre de coopération que nous sommes prêts à poursuivre si Moscou change de politique», a-t-il déclaré, soulignant que dans un tel cas les sanctions économiques contre la Russie seraient levées.
Le multilatéralisme prôné à la tribune des Nations unies correspond bien à la manière dont le président démocrate envisage d’affronter les grands défis mondiaux de ce XXIe siècle. Aucun pays, à ses yeux, n’est capable de résoudre seul les problèmes complexes de notre temps. «Quand les Etats trouvent un terrain d’entente non seulement basé sur la puissance, mais aussi sur des principes, nous pouvons faire d’énormes progrès.» La coalition formée par les Etats-Unis avec cinq pays arabes pour mener des frappes aériennes contre l’Etat islamique en Syrie participe de cette conviction présidentielle que la force militaire et culturelle brute de la première puissance mondiale ne sera jamais une solution à une crise qui affecte en premier lieu le monde musulman. A ce jour, une quarantaine de pays ont proposé de se rallier à ladite coalition. On ne résoudra pas la crise irakienne et syrienne sans solution politique avec les acteurs locaux eux-mêmes, a-t-il ajouté. On aurait aimé entendre de la part du président la nécessité d’intégrer aussi l’Iran dans les solutions pour le Moyen-Orient au-delà de la seule question du programme nucléaire. Voulant éviter une confrontation Occident-Islam, Barack Obama n’a cependant pas hésité à rejeter la thèse de Samuel Huntington de clash des civilisations.
Critiqués pour leur interventionnisme sous George W. Bush et pour leur attentisme sous Barack Obama, les Etats-Unis restent les premiers à être venus au secours des minorités yézidies et chrétiennes menacées de «génocide» par les djihadistes. S’ils ont une dette à payer, celle d’avoir créé le chaos confessionnel avec une guerre d’Irak basée sur un mensonge, ils tendent à assumer leur responsabilité aujourd’hui. Sur le front sanitaire, l’administration Obama n’a pas fait dans la dentelle, envoyant en Afrique près de 3000 militaires dont des médecins et des scientifiques pour venir en aide aux Etats touchés par l’épidémie. Si elle en fait davantage que n’importe quel autre pays, elle est catégorique: vaincre Ebola exige une collaboration de tous.
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