De l’injustice à… l’injustice pour les cinq Cubains de Miami
Incarcérés depuis 1998, les cinq Cubains Fernando González, Antonio Guerrero, Gerardo Hernández, René González et Ramón Labañino ont été condamnés en décembre 2001, lors d’un procès inique tenu à Miami, à des peines exorbitantes pour avoir « conspiré » en vue d’espionner les Etats-Unis. En réalité, ils n’avaient fait qu’infiltrer les groupes anticastristes radicaux qui, depuis la Floride, multiplient attaques armées et attentats contre Cuba.
Le 4 juin 2008, tout en ratifiant leur « culpabilité », la cour d’appel d’Atlanta constatait qu’aucun délit « contre la sécurité nationale des Etats-Unis » n’avait été commis et estimait les peines infligées à trois d’entre eux disproportionnées. Elle ordonna donc qu’ils soient rejugés. Ils l’ont été, toujours à Miami, par la même magistrate qu’en 2001, Mme Joan Lenard.
Reconnaissant de facto l’injustice flagrante qu’elle avait commise lors du premier procès, et au vu de l’indignation internationale qui s’exprime autour du cas des « cinq », elle n’a eu d’autre solution que de réduire les sentences.
Le 13 octobre 2009, Antonio Guerrero, qui purgeait une condamnation à perpétuité plus dix ans, a vu son châtiment ramené à vingt et un ans plus dix mois de prison.
Le 8 décembre, Ramón Labañino (perpétuité plus dix-huit ans) s’est vu sanctionner de trente ans d’incarcération. Fernando González a, quant à lui, été condamné à dix-sept ans plus neuf mois (contre dix-neuf ans initialement).
Ces réductions de peine, pour positives qu’elles soient, ne mettent nullement un terme à l’injustice dont sont victimes les « cinq », qui continuent à clamer leur innocence. Par ailleurs, René González (quinze ans d’emprisonnement) et Gerardo Hernández (deux peines de perpétuité plus quinze ans) n’ont pas bénéficié d’un nouveau jugement.
Tandis que se déroulaient les audiences, entre le 13 octobre et le 8 décembre, le Secret Service (chargé de la sécurité du chef de l’Etat américain) a lancé une enquête sur une station de radio de Miami, Radio Mambi (WAQ1-710 AM). Le 19 novembre, durant l’émission « A chaud », animée entre 9 heures et 10 heures du matin par Armando Pérez Roura (directeur de la station), Ninoska Pérez Castellón et Enrique Encinosa, un auditeur a, en direct, par le biais d’un appel téléphonique, affirmé que le président Barack Obama devait être éliminé « d’une balle dans la tête ». Ce n’est pas la première fois que, sur cette antenne, des interventions « non filtrées » s’en prennent avec virulence au chef de l’Etat américain. MM. Pérez Roura et Encinosa, ainsi que Mme Pérez Castellón sont liés aux groupes les plus extrémistes de l’exil anticastriste – Conseil pour la liberté de Cuba (CLC), Unité Cuba, Front de libération nationale de Cuba (FLNC) – que les Cinq étaient précisément chargés d’infiltrer.
Leave a Reply
You must be logged in to post a comment.