Le président américain Barack Obama a annoncé, vendredi 21 octobre, que les troupes américaines encore présentes en Irak quitteront le pays d’ici à la fin de l’année. “Aujourd’hui, je suis en mesure d’annoncer, comme promis, que le reste de nos troupes présentes en Irak rentreront d’ici à la fin de l’année. Après près de neuf années, la guerre menée par les Etats-Unis en Irak sera finie”, a dit M. Obama lors d’une allocution à la Maison Blanche.
Depuis la fin des opérations de combat des Etats-Unis, en 2010, 39 000 soldats américains étaient encore stationnés en Irak. 4 408 soldats américains y ont perdu la vie depuis le début des opérations, en mars 2003, selon les chiffres publiés par le ministère de la défense.
UN ACCORD DATANT DE 2008
L’annonce du chef de l’Etat américain est survenue après une visioconférence entre lui et le premier ministre irakien, Nouri Al-Maliki, et l’échec des négociations visant à maintenir des troupes américaines sur place. La date du départ des troupes à la fin de l’année faisait déjà l’objet d’un accord intervenu en 2008 entre les deux pays. L’accord avait été négocié sous l’administration de George W. Bush. Mais Washington et Bagdad négociaient afin de maintenir un contingent de quelques milliers d’hommes afin de former des soldats irakiens.
Les négociations butaient, entre autre, sur le statut juridique des troupes américaines après 2011, comme l’a souligné le Washington Post. Washington exigeait une immunité totale pour ses militaires, les mettant à l’abri de toute poursuite judiciaire en Irak, ce que Bagdad refusait.
L’annonce de M. Obama survient au lendemain de la “désactivation” de la division du Nord du dispositif américain en Irak, au cœur d’un conflit entre les autorités centrales du pays et celles de la région autonome du Kurdistan. Ce conflit est souvent présenté par les Américains comme l’un des principaux risques pesant sur la stabilité à long terme de l’Irak. M. Obama a annoncé que M. Al-Maliki se rendrait à la Maison Blanche en décembre, au moment où les deux pays reprendront des relations normales entre Etats souverains. Les Etats-Unis comptent encore 18 bases dans le pays.
“UN ŒIL SUR L’IRAN”
M. Obama a rappelé qu’il avait fait campagne en 2008 contre l’intervention de son pays à Bagdad. Il a depuis envoyé des dizaines de milliers de troupes en renfort en Afghanistan, dont les premières s’apprêtent à quitter le pays dans le cadre d’un transfert de la sécurité aux forces afghanes. “Les Etats-Unis avancent en position de force, a assuré le président américain. La longue guerre d’Irak prendra fin d’ici à la fin de l’année. La transition en Afghanistan prend forme et nos soldats rentrent enfin à la maison.”
Aussitôt le retrait des troupes rendu public, le chef de la majorité démocrate du Sénat américain, Harry Reid, a indiqué qu’il soutenait la décision du président américain Barack Obama de retirer toutes les troupes américaines d’Irak. Interrogé sur une possible montée de l’influence de l’Iran en Irak après le départ des Américains, M. Reid a assuré que les Etats-Unis “gardaient vraiment un œil sur l’Iran”, et que cela serait toujours vrai après le retrait américain.
En revanche, la décision du président n’est pas du goût de plusieurs élus républicains, notamment des habitués des questions de défense. “J’espère que j’ai tort et que le président a raison, mais j’ai bien peur que cette décision provoque des situations qui vont revenir hanter notre pays”, a par exemple déclaré le sénateur Lindsey Graham.
George W. Bush avait déclenché l’invasion de l’Irak en 2003, sans l’aval des Nations unies. Officiellement, il souhaitait mettre hors d’état de nuire les armes de destruction massive que le dictateur Saddam Hussein était censé posséder. Ces armes ne seront jamais trouvées et Saddam Hussein sera finalement capturé par l’armée américaine en décembre 2003 puis exécuté par la justice irakienne en 2006.
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