The War Is Over, Let's Occupy Combat

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La guerre est finie, occupons le combat

Le jour où se terminait la guerre en Libye, Barack Obama a annoncé la fin de la guerre… en Irak.

Tout à leurs problèmes économiques, les Américains n’avaient peut-être pas noté: le président est en train de tenir une de ses promesses de campagne 2008: le retrait des troupes américaines.

La Maison Blanche a profité de l’intérêt suscité par la mort de Kadhafi pour souligner le contraste: l’Irak envahi par Bush, et encore aujourd’hui hostile aux Etats-Unis vs la révolution en Libye, subtilement accompagnée “de l’arrière” par les Etats-Unis, retranchés derrière l’ONU, l’OTAN et autres alliés…

A deux pas de la Maison Blanche où le président présentait sa décision (toutes les troupes seront rentrées pour les fêtes de fin d’année; Décembre va être un mois d’hommage aux victimes de la guerre en Irak..), le campement de McPherson Square s’agrandit.

A Washington, le mouvement “Occupy Wall Street” occupe deux endroits. Sur Freedom Plaza, on trouve les anti-guerre; ceux qui manifestaient tous les ans au début d’octobre (anniversaire des frappes sur l’Afghanistan) et qui ont été ravis de voir autant de monde dans leurs AG. On y croise toutes sortes de militants et toutes sortes de causes : le cancer du sein, les Iraniens du groupe des Moujahidine Khalq…

A McPherson Square, il s’agit de la version locale des “indignés”. Une trentaine de tentes, en pleine capitale, certaines assez high tech. Les “staffers” de la Maison Blanche, des think tanks etc.. passent le long du campement sans lever le nez de leurs smart phones. Le soir, certains s’arrêtent et demandent aux campeurs de quoi ils ont besoin. Ils ont un job mais veulent manifester leur solidarité.

-“On les représente”, dit Nicolas Allen, qui campe depuis trois jours.

Nicolas est jeune, enjoué. Il aiguille les visiteurs qui passent au milieu de la cité des “Occupés”. Il porte un bout d’uniforme, mi-militaire, mi-infirmerie. A 23 ans , il revient de cinq ans chez les “marines” dont six mois en Irak. Il fait maintenant des études d’infirmier, bénéficiant de la GI Bill, la loi qui permet aux jeunes engagés d’avoir la possibilité de s’inscire en fac gratuitement à leur retour.

– “There need to be accountability. That’s why I’m here”, explique-t-il.

Le PDG d’Enron est allé en prison; Bernie Madoff est allé en prison. Dans le cas des banques, personne n’a été tenu responsable, déplore-t-il.

– “Mike check” ! “Mike check”, intervient quelqu’un.

C’est la manière d’appeler au rassemblement. Chacun répète les consignes tour à tour, et les derniers rangs finissent par comprendre de quoi il est question.

On annonce la visite d’un Imam qui va présenter la prière musulmane.

– It’s a new thing, soupire Nicolas. Les gens essaient de maintenir la porte ouverte à toutes les communautés”.

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