Climate: Commitment Time

Edited by Mary Young

 

 

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Climat : le temps des engagements

Le président américain Barack Obama prononcera un discours fort attendu sur son plan d’action climatique 2013. Sur papier, ce plan est le plus ambitieux jamais annoncé par les États-Unis pour s’attaquer au changement climatique.

25 juin. 2013 Valérie Borde 0

Le président américain Barack Obama prononcera cet après-midi un discours fort attendu sur son plan d’action climatique 2013, dont les principaux points sont résumés dans ce document (pdf) de 21 pages.

Sur le papier, ce plan est le plus ambitieux jamais annoncé par les États-Unis pour s’attaquer au changement climatique.

Même s’il faudra peut-être plusieurs décennies pour aboutir aux résultats escomptés, il marque définitivement un changement de discours, de plus en plus appliqué et concret.

La bourse ne s’y est pas trompée, et les actions des principaux producteurs de charbon américain se sont effondrées lundi.

L’an dernier, les catastrophes reliées à une météorologie et un climat changeants ont coûté 110 milliards de dollars aux États-Unis, rappelle le document présidentiel, qui décline une stratégie en trois points :

1. Diminuer les émissions de carbone

2. Préparer les États-Unis aux impacts des changements climatiques

3. Occuper une position de leader sur la scène internationale.

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La première mesure annoncée vise directement les centrales de production d’énergie, qui génèrent le tiers des émissions de GES aux États-Unis. Même si plusieurs États ont déjà resserré les normes d’émissions, une première norme fédérale est en cours d’élaboration et pourrait permettre de forcer les efforts dans les États plus récalcitrants.

En 2012, des permis pour 10 gigawatts d’énergie renouvelable ont été octroyés, avant la date prévue, et un autre 10 gigawatts devra être autorisé avant 2020.

Le gouvernement américain s’est aussi engagé dans un programme de réddition de compte en matière d’énergie, comme l’avait conseillé au président Obama son Office of Science and Technology Policy, et réitère sa volonté de s’appuyer sur une science solide pour analyser les impacts et l’adaptation aux changements climatiques.

Pour la première fois, le président demande d’ailleurs clairement à toutes les agences fédérales de passer toutes leurs politiques et programmes au filtre de l’adaptation aux changements climatiques, pour éliminer les barrières empêchant des investissements résilients aux aléas climatiques et les mesures contreproductives qui accroissent les vulnérabilités.

À l’échelle internationale, Barack Obama prend ses distances avec la Banque mondiale en se montrant beaucoup plus sévère quant à l’aide aux projets de construction de centrales au charbon, qu’il veut réserver aux pays les plus pauvres et à condition que les projets recourent aux technologies les plus avancées pour le contrôle des émissions.

Aux États-Unis encore, le maire de New York a annoncé la semaine dernière le plan A stronger, more resilient New York de 20 milliards de dollars (explicité sur 438 pages) pour protéger la ville contre le risque accru d’ouragan du type de Sandy.

Oubliez les grands discours, c’est du concret. Le document Building Resiliency Task Force prévoit même le type de joint avec lequel les New-Yorkais devraient sceller leurs fenêtres (urethane plutôt que latex) ou la taille des vis à bois pour les travaux !

Tout cela devrait faire réfléchir le ministre de l’Environnement du Canada Peter Kent.

En mars dernier, le ministre s’est engagé à divulguer au cours de la première moitié de l’année 2013 un plan pour faire baisser les émissions de GES de l’industrie pétrolière et gazière, qui engendre le quart des émissions de GES au Canada.

Comme le rappelle l’Institut Pembina, il lui reste six jours pour tenir son engagement, alors que le secteur pétrolier est parti pour manquer de beaucoup sa cible de réduction des émissions à atteindre pour 2020.

Des négociations sont en cours avec l’industrie qui serait prête à faire sa part, déclarait récemment Peter Kent.

Soit. Mais il est plus que temps de faire la preuve qu’il ne s’agit pas de paroles en l’air. Ce serait un drôlement beau cadeau à faire aux Canadiens pour leur fête le 1er juillet!

Et quel meilleur momentum pour Ottawa que les inondations dramatiques dans le sud de l’Alberta pour annoncer un engagement clair dans l’adaptation aux changements climatiques !

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