Syrie, le cynisme des Américains
Barak Obama respire. Bachar al Assad a accepté le plan russe de destruction de son arsenal chimique. Le président américain n’est pas dupe, il sait que cette opération sera longue et hasardeuse, qu’elle pose des problèmes matériels insurmontables : comment transporter et détruire des centaines de tonnes d’agents toxiques dans un pays en guerre civile ? Mais ce plan a le mérite de lui faire gagner du temps. Il s’apprêtait en effet à essuyer un probable échec si la chambre des représentants avait été amenée à se prononcer pour les frappes. Comment expliquer le visible soulagement du président américain qui a pourtant admis qu’un règlement de la question des armes chimiques syrienne ne résoudrait pas celle de la guerre civile en Syrie ? Il y a bien sûr l’opinion publique américaine qui à l’instar des nôtres, en Europe, est très largement hostile à l’intervention parce qu’elle a été échaudée par la guerre d’Irak et que pour le résumer vite elle préfère un dictateur aux fondamentalistes, oubliant que les deux cohabitent désormais en Syrie. Mais il y a surtout l’idée communément admise chez les décideurs américains que le statu quo en Syrie est la meilleure option pour les Etats-Unis. C’est le chercheur Edward N Luttwak, célèbre géopolitologue, qui défendait ce point de vue d’un incroyable cynisme dans les pages du monde il y a encore quelques jours. Selon lui la victoire de Bachar serait aussi désastreuse pour l’Amérique que celle des rebelles. Il défendait donc l’idée d’un match nul prolongé sans même évoquer le coût humain de cette « solution ». Il faut disait-il « armer les rebelles quand les forces d’Assad prennent l’ascendant et couper les approvisionnements dès que les rebelles semblent en passe de l’emporter » Une stratégie selon Luttwak proche de celle qu’a adopté Obama…
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