Trump, the Captain and the Colonel

Published in La Presse
(Canada) on 6 August 2016
by Mario Girard (link to originallink to original)
Translated from by Elona Ritchie. Edited by Elizabeth Cosgriff.
At first, I just thought it was entertaining. But then it became frightening. And now it's just plain sad. I'm talking about Donald Trump's antics. His recent statements about the Khans might have cost him the election in November. Until then, he'll have plenty of chances to redeem himself — or to dig himself in deeper.

To recap: Last week, Khizr Khan, a Pakistani-American and a Muslim, was invited to speak at the Democratic Convention. He criticized Trump by asking if the Republican candidate had ever sacrificed anything during his life. Khan said this while accompanied by his wife, Ghazala, who chose to remain silent.

Evidently, the following weekend, Trump jumped at the chance to respond, first during an ABC interview and then on Twitter on Monday. "Mr. Khan, who does not know me, viciously attacked me from the stage of the DNC and is now all over T.V. doing the same - Nice!” he tweeted. (Yesterday, The New York Times revealed that Donald Trump received five draft deferments during the Vietnam War: one for orthopedic problems and four for education.) Trump also raised questions about Mrs. Khan's silence, opining that her husband had made her keep quiet.

His comments would have slipped through the cracks if it weren't for one detail: The Khans' son, Captain Humayun Khan, was killed in Iraq in 2004 in a bomb explosion. Trump totally underestimated the immense respect that Americans have for veterans and their families. You don't touch veterans. Period.

Trump, the king of lowbrow and mean-spirited attacks, who said that Bette Midler is ugly, Hillary Clinton is the devil and Mexicans are "murderers and rapists," missed a good opportunity to shut his mouth. He has since become the target of much criticism, including from his Republican colleagues.

This umpteenth Trump blunder tells us a lot about politicians’ use of social media. It's rare to find politicians who use it effectively. You either publish empty thoughts that no one cares about, or you act crazy and get into the doghouse. Trump is more often than not in the doghouse.

For months, social media experts have analyzed Trump's usage of Twitter: the way he gets the most out of his 140 characters and especially how he uses it as a weapon. Because that’s what Trump uses it for the most: to attack and K.O. his opponents with insults and degrading comments.

When you lead a party or even a country, you can't be a mechanical doll or a puppet. But you should still listen to the wise people around you. For now, Donald Trump seems like a toy car that lost contact with the remote control and is zigzagging around the kitchen table.

Can you imagine how stressed the heads of the CIA are? As tradition dictates, members of the American intelligence community will soon have to meet the main candidates in the race and inform them about military operations and important issues in international relations. According to several sources, the CIA’s top brass is afraid of sharing this information with a man who has no filter. I'll bet that when they meet with Trump, each word will be weighed carefully.

But what's most shocking about Donald Trump being at the heart of this election is the increasing loss of respect toward the institution that is politics. Donald Trump, a vulgar, mean, ignorant man, who is running a campaign based on fear and threats to the survival of white America, has become one of the two main contenders for the White House. It's incredible. Are American citizens so confused and disillusioned that they can no longer choose quality candidates to govern their country?

Despite this, I still trust Americans and I believe that when the time comes, they won't choose Donald Trump. I also believe that Trump will stick a spoke in his own wheels. Yesterday on Twitter, Donald Trump published a photo of himself in front of a bucket of KFC. Through his whole life, good old Colonel Sanders told us that his chicken had to be eaten simply because it was "finger-lickin' good"; the billionaire was digging into a famous "secret recipe" chicken breast with a knife and fork.

The man who calls himself the voice of ordinary people was the target of much citizen criticism. "Eating KFC chicken with utensils on your private jet doesn't make you a man of the people," wrote some.*

And what if, around a hundred days before the election, "ordinary people" started to understand that a man who doesn't honor the memory of an army captain (or the wishes of a colonel) isn't the man who should inhabit the White House?

*Editor’s note: The original quotation, accurately translated, could not be verified.


Au tout début, j'avoue que c'était divertissant. Puis, c'est devenu effrayant. C'est aujourd'hui carrément pitoyable. Je vous parle des frasques de Donald Trump. Ses récents propos sur le couple Khan viennent peut-être de lui retirer ses chances de remporter l'élection de novembre prochain. En tout cas, d'ici là, il aura mille occasions de se racheter. Ou de s'enliser davantage.

Récapitulation : invité à prendre la parole lors de la convention démocrate, la semaine dernière, Khizr Khan, citoyen américain d'origine pakistanaise et de confession musulmane, a critiqué Trump en demandant si le candidat républicain avait déjà sacrifié quelque chose au cours de sa vie. Khan a dit cela en compagnie de sa femme, Ghazala, qui a choisi de demeurer silencieuse.

Évidemment, Trump s'est empressé de répliquer au cours du week-end lors d'une entrevue à ABC, puis sur Twitter lundi. « M. Khan, qui ne me connaît pas, m'a attaqué vicieusement depuis l'estrade du Parti démocrate et continue maintenant à le faire partout à la télé - Sympa ! », a publié Donald Trump (le New York Times nous a appris hier que Donald Trump a obtenu à cinq reprises des exemptions pour ne pas participer à la guerre du Viêtnam en 1968 - une pour des problèmes orthopédiques et quatre pour des motifs liés à ses études). Trump a aussi mis en question le silence de Mme Khan, laissant entendre que son mari l'avait fait taire.

Ces commentaires du candidat auraient pu demeurer anodins si ça n'avait été d'un détail : le fils du couple Khan, le capitaine Humayun Khan, a été tué en Irak en 2004 dans l'explosion d'une bombe. Trump a totalement sous-estimé l'immense respect qu'ont les Américains à l'égard des vétérans et de leur famille. Tu ne touches pas aux vétérans. Point.

Trump, le roi des attaques basses et mesquines, qui dit que Bette Midler est laide, qu'Hillary Clinton est le diable et que les Mexicains « sont des meurtriers et des violeurs », a raté une superbe occasion de se taire. Depuis, il est la cible de nombreuses critiques, y compris celles de collègues républicains.

Ce énième dérapage de Trump nous en dit long sur l'utilisation des réseaux sociaux par les politiciens. Il faut se le dire, ils sont rares, ceux qui en font un bon usage. Ou bien tu publies des phrases creuses qui n'intéressent personne, ou bien tu profères une insanité qui te met dans la chnoute. Trump est plus souvent qu'à son tour dans la chnoute.

Depuis des mois, les experts en réseaux sociaux analysent l'exploitation que fait Trump de Twitter, sa manière de maximiser les 140 caractères et, surtout, sa façon de s'en servir comme une arme. Car pour Trump, les réseaux sociaux servent surtout à cela : attaquer, mettre K.-O. les adversaires par des insultes et des commentaires dégradants.

Quand tu diriges un parti ou même un pays, tu ne dois pas être une poupée mécanique, ni une marionnette. Mais tu dois quand même être à l'écoute des sages qui t'entourent. Pour le moment, Donald Trump ressemble à une voiturette téléguidée qui a perdu contact avec la boîte de contrôle et qui zigzague sous les pattes de la table de cuisine.

Vous imaginez le stress des dirigeants de la CIA ? En effet, comme le veut la tradition, des membres du renseignement américain devront bientôt rencontrer les principaux candidats engagés dans la course pour faire le point sur les opérations militaires et les grands dossiers de politique internationale. Selon plusieurs sources, les dirigeants de la CIA craignent de partager cette information avec celui qui est venu au monde sans filtre. Je parie que lors de la rencontre avec Trump, chaque mot sera choisi avec une grande minutie.

Mais ce qui est le plus renversant avec la présence de Donald Trump au coeur de cette élection, c'est la perte grandissante du respect à l'égard de cette institution qu'est la politique. Donald Trump, un être vulgaire, méchant, ignorant, qui mène une campagne basée sur la peur et la menace qui pèserait sur la survie de la blanchitude américaine, a réussi à devenir l'un des deux principaux candidats à la Maison-Blanche. C'est tout de même incroyable. Les citoyens américains sont-ils à ce point mélangés et désabusés qu'ils n'arrivent plus à choisir des candidats de qualité pour gouverner leur pays ?

Malgré tout cela, je continue de faire confiance aux Américains et de me dire qu'au moment décisif, ils ne choisiront pas Donald Trump. Je fais aussi confiance au principal concerné pour « s'autopeluredebananiser ». Hier, sur Twitter, Donald Trump a publié une photo de lui devant un baril de poulet PFK. Alors que le bon vieux colonel Sanders nous a répété toute sa vie que son poulet devait se manger simplement, car il était « bon à s'en lécher les doigts », le milliardaire attaque une poitrine enrobée de la fameuse « recette secrète » avec une fourchette et un couteau.

Celui qui se targue d'être la voix des gens ordinaires a été la cible de nombreuses critiques de citoyens. « Manger du poulet PFK avec des ustensiles dans son jet privé, ce n'est pas être près du peuple », ont écrit certains.

Et si, à une centaine de jours de l'élection, les « gens ordinaires » commençaient à comprendre que celui qui ne respecte pas la mémoire d'un capitaine de l'armée (ni les souhaits d'un colonel) n'était pas l'homme qu'il faut à la Maison-Blanche ?
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