Facing Iran, the US Reinforces Military Presence in Saudi Arabia

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Riyad a accepté l’envoi de quelques centaines de soldats américains sur son sol “afin d’accroître le niveau mutuel de coopération pour défendre la sécurité de la région et sa stabilité, et garantir la paix”, selon le ministère de la Défense saoudien. Pour autant, les forces US ne font pas leur retour dans le royaume ; elles ne l’ont jamais quitté depuis 2003.

Les tensions dans le golfe persique et au Yémen incitent Washington à adopter une posture de plus en plus robuste et à multiplier les coups de pouce au profit de ses alliés dans la région dont l’Arabie saoudite.

Le Pentagone a annoncé, en mai, un renforcement de ses moyens dans le golfe Persique. Actuellement, 35 000 soldats américains sont présents dans d’autres pays du Golfe, essentiellement au Qatar (10 000) ainsi qu’au Koweït et Bahreïn, siège de la Ve flotte américaine. Des chasseurs F-15 et F-22 ont été positionnés et l’US Navy a déployé des navires supplémentaires dont des chasseurs de mines par crainte d’un blocage iranien du détroit d’Ormuz.

L’Arabie saoudite n’est pas oubliée. Même si la Chambre des représentants a bloqué une vente d’armes de 8,1 milliards de dollars au royaume saoudien, l’administration Trump entend bien renforcer militairement son allié traditionnel dans la région. En mai, le Département d’État a donné son feu vert pour des ventes d’armes d’une valeur de plus de 2,7 milliards de dollars.

Vendredi soir, le Pentagone a annoncé une vente supplémentaire de systèmes de missiles d’interception Terminal High Altitude Area Defense (THAAD), le montant du marché passant de 3 890 665 224,00 $ à 5 364 606 980. Peu avant, Riyad avait confirmé la rumeur qui circulait depuis deux jours : des forces US vont être déployées dans le royaume. La presse américaine parle d’un petit contingent de 500 soldats.

Peu de troupes au sol: les renforts seront plus certainement des unités de l’armée de l’air et de la défense anti-aérienne.

Peu de troupes au sol: les renforts seront plus certainement des unités de l’armée de l’air et de la défense anti-aérienne. | USMC

Pas un retour

Les troupes américaines seraient-elles en train de faire leur retour dans le grand royaume pétrolier du Golfe, comme l’affirment un certain nombre de médias ?

En réalité, il ne s’agit pas du premier déploiement du genre depuis le retrait des troupes américaines engagées sur le territoire saoudien lors des deux guerres contre l’Irak (1991 et 2003).

Fin mars, selon des chiffres officiels du Pentagone, 527 militaires et civils de la Défense américains étaient déjà basés en Arabie. À cette petite force s’ajoute de très nombreux contractors, des personnels civils travaillant pour des entreprises US sous contrat avec le département américain de la Défense au profit des Saoudiens.

Les effectifs de ces contractors sont mal connus. Vinnell Arabia, qui forme des forces saoudiennes et assure une partie du MCO (le maintien en condition opérationnelle) dispose de 1 250 employés dans le pays dont la moitié sont des Américains.

Des équipementiers comme Boeing et Lockheed Martin assurent le SAV (service après-vente) des systèmes d’armes vendus par les USA et ils maintiennent une présence constante. La société militaire privée DynCorp, autre exemple, assure aussi des missions au profit des forces armées et de la Garde nationale saoudiennes.

Ce sont donc quelques milliers d’Américains qui sont déjà sur place. Et ce ne sont pas les 500 soldats dont parlent les médias US qui vont faire la différence. « 500 soldats américains en Arabie Saoudite, cela peut difficilement être considéré comme un renforcement, en particulier quand on pense à une guerre avec l’Iran », juge Andreas Krieg, professeur au King’s College à Londres. « Ces soldats sont là pour préparer la base aérienne Prince Sultan pour un déploiement potentiel d’un escadron aérien », estime-t-il.

Un déploiement politique

Pour quoi un tel déploiement ?

Selon des experts, le déploiement annoncé est destiné à renforcer les liens entre Washington et Riyad, qui ont connu des tensions cette année. « Les Saoudiens […] sont en train de dire : si vous restez avec nous, nous restons à vos côtés », explique James Dorsey, chercheur au S. Rajaratnam School of International Studies de Singapour. « Les Américains essaient de dire : vous pouvez compter sur nous », poursuit-il.

Effectivement, l’administration du président américain Donald Trump est sous pression au Congrès pour avoir répondu de façon trop conciliante, selon plusieurs de ses membres, à l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Kashoggi au consulat saoudien à Istanbul en octobre dernier. Pour le prince héritier saoudien Mohamed Ben Salmane, un tel déploiement de troupes américaines « sert à montrer que les États-Unis restent un important garant de la sécurité et engagés envers la sécurité de l’Arabie saoudite », souligne Andreas Krieg.

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