Donald Trump hopes to increase his odds of getting reelected by bringing troops home; he is therefore sacrificing alliances the U.S. has built over decades.
‘Unconscionable Betrayal of a Strategic Ally’
“U.S. President Donald Trump’s abrupt decision to withdraw American troops from Syria, clearing the way for a Turkish offensive against the Kurds, is an unconscionable betrayal of a strategic ally. One would expect such disloyalty from a fascist or otherwise dictatorial regime. And yet, today, it is the United States – a global leader with supposedly high ideals – that has emerged as the world’s perfidious empire.” That’s how the former Israeli foreign minister and internationally acclaimed intellectual Shlomo Ben-Ami started his opinion piece dedicated to the U.S. withdrawal from Syria.
He stated that Trump is tearing apart the network of political and military alliances patiently built by his predecessors. He is waging a trade war against his European allies. He washes his hands of the return of Islamic State jihadis to Europe; the jihadis who have until now been detained by YPG Kurdish forces. “Well they are going to be escaping to Europe; that’s where they want to go,” Trump said during a press briefing.
The outcome is that U.S. allies are being forced to make painful readjustments. India is now turning toward China and Russia. South Korea has noticed that Washington has lost interest in stopping Kim Jong Un from acquiring nuclear capability, and is now contemplating making potentially damaging compromises with its dangerous neighbor. Taiwan, feeling abandoned, will be forced to get closer to continental China. Saudi Arabia, aware of the insignificant value of its alliance with the U.S., is beginning emergency negotiations with the Iran it is so scared of.
No, the US Was Not Involved in ‘Endless Wars’
Saying that the vast majority of observers condemn the abandonment of Kurdish allies by the man in the White House would be an understatement. There has been criticism not just from Democrats and from former neoconservatives. An acclaimed diplomat such as Richard Haass, an important member of George W. Bush’s administration and current president of the Council on Foreign Relations, one of the most prominent think tanks, views the abandonment of the Kurds as catastrophic because it reinforces the skepticism American allies have about the viability of their partnership with the U.S.
Sure, one can understand that with the coming presidential campaign, Trump wants to be perceived as keeping his promise of bringing troops back home by an American audience which is fed up with foreign military adventures. However, he is grossly mistaken when he states that the U.S. has been involved in “endless wars” in the Middle East. Haass stated that “what the U.S. was doing in northern Syria was smart and efficient. It was providing Kurdish forces with logistical support, training and intelligence. However, the mere presence of 1,000 American troops was enough to dissuade Turks, Syrians, Russians and Iranians from attacking a territory won by Kurdish forces and its Arab allies against the so-called Islamic State group.
Haass highlights that, as always, Trump appears to be in tune with a big segment of the American public. A lot of voters have been seduced by his previous campaign slogan, “America First.” They think that the country’s needs in the areas of health care, education and housing have been sacrificed in the past in order to fund far-away wars that have only brought issues back home. An isolationist wave is currently sweeping across the U.S., and Trump plans to capitalize on it to win a reelection that is not looking in his favor.
American Isolationism Often Precedes Dramatic Crises
According to Haass, history teaches us that periods of retreat often end in violent shocks that compel the U.S. to launch risky new undertakings. The belief that the U.S. needs only to retreat into its “American fortress” to avoid peril is an illusion. Attacks on the World Trade Center and the Pentagon should teach us a lesson.
According to Carl Bildt, renowned diplomat and former prime minister of Sweden, this diplomatic disaster could qualify for listing in the Guinness World Records, whose origin dates back long before Trump implemented the disastrous decision to withdraw from Syria that he announced last December. The U.S. has been unable to draw a coherent political line on the future of northeast Syria, which was liberated by Syrian democratic forces. U.S. diplomatic leaders have been busy trying to provide a coherent image to a foreign policy that President Trump has totally improvised by tweet.
Europeans, as well as Recep Tayyip Erdogan’s Turkey, which bet on the overthrow of Bashar Assad’s bloody regime, can now renounce their dream of a democratic Syria. Russians, Iranians and Turks will decide Syria’s future among themselves. Europe is once again absent. It has not grasped anything about what the 21st century is all about.
Donald Trump croit améliorer ses La trahison des Kurdes jette le désarroi parmi tous les vieux alliés des Etats-Unis
chances de réélection en ramenant les militaires au pays. Il sacrifie les réseaux d'alliance noués par les Etats-Unis depuis des décennies.
Donald Trump s'entretient avec les chefs d'état-major de l'armée des Etats-Unis. • Crédits : Mark Wilson - Getty
"La trahison déraisonnable d'un allié stratégique".
« La décision précipitée du président Donald Trump de retirer les troupes américaines de Syrie, dégageant la voie à une offensive turque contre les Kurdes, constitue la trahison déraisonnable d’un allié stratégique. _Une telle malhonnêteté_, on aurait pu l’attendre d’un régime fasciste ou dictatorial et pourtant, ce sont les Etats-Unis – leader mondial doté, paraît-il d’idéaux élevés – qui ont ainsi émergé comme empire de perfidie. » Ainsi commence la tribune consacrée par Shlomo Ben-Ami, ancien ministre israélien des Affaires étrangères et intellectuel de notoriété internationale, au retrait américain de Syrie.
Trump est en train de mettre en pièces, dit-il, tout le réseau d’alliances, politiques et militaires, patiemment mis en place par ses prédécesseurs. Il déclare la guerre commerciale à ses alliés européens. Il dit se laver les mains du retour en Europe des djihadistes de Daesh, jusqu’à présent gardés par les forces kurdes de l’YPG. « Bon, ils vont s’échapper vers l’Europe, c’est là qu’ils veulent aller. Ils veulent rentrer chez eux », a-t-il déclaré en conférence de presse.
Résultat : les alliés des Etats-Unis sont amenés à des révisions déchirantes. L’Inde se tourne vers la Chine et la Russie. La Corée du Sud, constatant que Washington a perdu tout intérêt pour empêcher le « petit rocket man » de se doter d’un arsenal nucléaire, envisage des concessions préjudiciables à son dangereux voisin. Taïwan, qui se sent abandonnée, va être contrainte de se rapprocher de la Chine continentale. L’Arabie saoudite, consciente du peu de valeur de l’alliance américaine, entame des négociations urgentes avec l’Iran - qui lui fait si peur...
Non, les Etats-Unis n'étaient pas "empêtrés dans une guerre sans fin"...
C’est peu dire que les commentateurs condamnent, dans leur très grande majorité, l’abandon des alliés kurdes par le locataire de la Maison blanche. Les critiques indignées ne viennent pas seulement de l’opposition démocrate, ou des ex-« néoconservateurs ». Un diplomate aussi réputé que Richard Haass, ancien membre important de l’administration de George W Bush et aujourd’hui président d’un des principaux think tank américains, le Council on Foreign Relations, juge l’abandon des Kurdes catastrophique. Parce qu’il renforce les doutes que pouvaient nourrir les alliés des Américains à travers le monde sur la fiabilité de ce partenaire.
Certes, on comprend que Trump, à l’approche de la campagne électorale présidentielle, tienne à être perçu par une opinion américaine lasse des aventures militaires extérieures comme ayant tenu sa promesse de ramener les militaires dans leurs foyers. Mais il se trompe lourdement, lorsqu’il déclare que les Etats-Unis étaient, au Moyen-Orient, empêtrés dans « une guerre sans fin ».
« Ce que faisaient les Etats-Unis dans le Nord de la Syrie était intelligent et efficace », poursuit Haass. Ils se contentaient de fournir aux forces kurdes un soutien logistique, de l’entraînement et de l’information. Mais la seule présence d’un millier d’Américains sur place suffisait à dissuader les Turcs, les Syriens, les Russes ou les Iraniens de s’attaquer au territoire ainsi gagné par les Kurdes et leurs alliés arabes sur le soi-disant « Etat islamique ».
Le problème, souligne Haass, c’est que, comme souvent, Trump apparaît en phase avec une grande partie de l’opinion américaine. Beaucoup d’électeurs ont été séduits par son précédent slogan de campagne « America First ». Ils estiment que les besoins de leur pays dans les domaines de la santé, de l’éducation, du logement ont été, dans le passé, sacrifiés aux besoins de financement de guerres lointaines qui n’ont apporté que des ennuis. Une vague isolationniste traverse à présent les Etats-Unis. Et c'est sur elle que Trump entend surfer pour obtenir une réélection qui se présente mal.
L'isolationnisme américain précède souvent des crises dramatiques.
Mais l’histoire nous apprend, poursuit Haass, que les périodes de repli sur soi finissent souvent par des chocs violents, qui obligent les Etats-Unis à se lancer dans de nouvelles odyssées risquées. Croire qu’il suffit de se retrancher dans la "citadelle Amérique" pour éviter les périls est une illusion. Les attentats du World Trade Center et du Pentagone devraient servir de leçon…
Ce désastre diplomatique, selon Carl Bildt, diplomate renommé et ancien Premier ministre de Suède, pourrait figurer au Livre des records. Mais son origine remonte bien avant que Trump mette en application la désastreuse décision de retrait qu’il avait annoncée en décembre dernier. Les Etats-Unis avaient été incapable de fixer une ligne politique cohérente sur l’avenir du Nord-Est syrien, libéré par les Forces démocratiques syriennes. Les responsables de la diplomatie américaine se décarcassaient à enter de donner une apparence de cohérence à une politique étrangère, totalement improvisée par le président Trump à coups de tweets…
Les Européens, qui avaient misé sur le renversement du régime sanguinaire de Bachar Al-Assad comme d’ailleurs, la Turquie d’Erdogan, peuvent renoncer au rêve d’une Syrie démocratique. Ce sont les Russes, les Iraniens et les Turcs qui vont régler entre eux l’avenir de la Syrie. L’Europe est aux abonnés absents… comme souvent. Elle n'a encore rien compris au XXI° siècle.
Brice Couturier
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These costly U.S. attacks failed to achieve their goals, but were conducted in order to inflict a blow against Yemen, for daring to challenge the Israelis.