Donald Trump's desire to annex Canada as the 51st state is very likely to go down in the history of both countries. The belligerent remarks — the declaration of a trade war — from soon-to-be President Trump are not only intolerable but demand a forceful response. And that is precisely the problem: There is a worrying lack of leadership on this side of the border!
It's true that Canada's trade balance, driven mainly by exports of energy products, weighs in Canada’s favor. In Trump's eyes, this is a casus belli justifying a trade war. This could lead to stingy reflexes and great intellectual dishonesty on the American side. As many have already said, our neighbor will have to resist these siren songs because our economies are integrated and mutually beneficial.
Ultimately, economic hostility between both countries would inevitably harm both sides of the border, and yet still others argue that Trump can't be serious. Even if it were a negotiating strategy, Trump's shin-kicking approach will prove to be counterproductive and will weaken our respective economies by establishing a cycle of mistrust.
All of that has been mentioned ad nauseam in the media. What no one has talked about as much is how Trump's (and Elon Musk's) inopportune attacks are a historic opportunity for Canada!
Political Opportunity
The next American president’s belligerence has a power to rally that is unprecedented in terms of national unity. How many nations have been made stronger by threats of war or intimidation between two states?
Ancient Greece's city-states were able to unite their forces, despite internal divisions, and resist Xerxes, the Persian conqueror of the fifth century B.C. They went from strength to strength, creating the foundations for the Golden Age of Athens, a period of cultural and political blossoming.
Later, Joan of Arc would make her own mark on history, leading French troops to decisive victories that allowed France to gradually reclaim its territory from England. Removing the English from French soil strengthened France's national identity, a story which still resonates today.
More recently, Upper Canada's defense during the War of 1812 remains one of our country's founding myths. The British forces, allied with Canadian militias and Native nations, helped drive out the United States in its bid to annex Upper Canada. Together with building genuine cooperation between the colonial and native communities, this war consolidated a sense of Canadian identity. What may have been a disaster at the start turned out to be a blessing in disguise!
Economic Opportunity
It is abundantly clear that Canada needs to build economic partnerships outside the American sphere. We must see that the easy way out, now littered with Trumpian obstacles, is a salvation that will lead us to diversify our trade relations. We probably should have done this before now, but better late than never.
Then again, history is full of inspiring examples of countries grappling with a hostile neighbor that have sought resilience in other economic solutions. Taiwan still faces economic pressure from China, which imposes trade restrictions. Nevertheless, the island nation has succeeded in diversifying its partners, some of whom are very distant, while making itself invaluable to the semiconductor industry.
We could also mention the Baltic states, which, after their independence in 1991, had to depend heavily economically (and politically) on Russia. They strengthened their partnerships with the EU and NATO by integrating their economies with the West instead of the East.
Now is a great time to turn our economy toward the EU, Scandinavia and Latin America. Let's reach an agreement with the economic "enemies of our enemies"!
It's astounding to see our politicians in a panic, bewildered by this insult. Now more than ever is the time for diplomacy and soft power. And internally, let's roll up our sleeves and get on with building our country! The greatness of a people (and a leader) is measured by their ability to stand up when all else fails, and to embody hope, determination and quiet strength.
In politics, it is essential to know how to practice the art of judo: using your opponent's strength to your advantage. In the face of Trump's malicious posts, we need to turn obstacles into opportunities and turn the most complex situations around. That's what we expect of our leaders.
Particularly when the situation is critical and all of Canada faces an existential threat.
L’occasion du siècle
Le désir trumpien d’annexion du Canada comme 51e État américain demeurera fort probablement un épisode qui marquera l’histoire des deux pays. Les propos belliqueux — car il s’agit d’une déclaration de guerre commerciale — du très bientôt président Donald Trump non seulement sont intolérables, mais aussi requièrent une réponse vigoureuse. Or, le problème est précisément là : une absence préoccupante de leadership de ce côté-ci de la frontière !
Il est vrai que la balance commerciale, portée essentiellement par les exportations de produits énergétiques, est en faveur du Canada. Aux yeux de Trump, il y a là un casus belli justifiant une guerre commerciale. Cela peut inciter des réflexes radins et d’une très grande malhonnêteté intellectuelle du côté américain. Plusieurs l’ont d’ores et déjà mentionné, notre voisin doit résister à ces chants de sirène, car nos économies sont intégrées et mutuellement bénéfiques.
In fine, des hostilités économiques entre les deux pays nuiraient forcément des deux côtés de la frontière. D’autres encore prétendent que Trump ne peut pas être sérieux. Quand bien même il s’agirait d’une stratégie de négociation, l’approche Trump, qui consiste à donner des coups de pied sur les tibias, s’avérera contre-productive et fragilisera nos économies respectives en établissant un cycle de méfiance.
Tout cela a été nommé ad nauseam dans les médias. Ce qu’on dit moins, c’est à quel point les attaques intempestives de Donald Trump (et d’Elon Musk) sont une occasion historique pour le Canada !
L’occasion politique
Les belligérances du prochain président américain ont un pouvoir rassembleur possiblement sans précédent en matière d’unité nationale. Combien de nations se sont renforcées à la suite de menaces de guerre ou d’intimidation entre deux États ?
Les cités-États de la Grèce antique ont pu unifier leurs forces malgré les divisions internes et résister à Xerxès, le conquérant perse du Ve siècle avant notre ère. Elles sont allées de victoire en victoire, mettant la table pour l’âge d’or d’Athènes, période d’épanouissement culturel et politique.
Plus tard, Jeanne d’Arc marquera à son tour l’histoire en menant les troupes françaises vers des victoires décisives permettant à la France de reprendre progressivement ses territoires à l’Angleterre. L’expulsion des Anglais de son sol aura permis un renforcement de son identité nationale, et ses péripéties résonnent encore aujourd’hui.
Plus proche de nous, la défense du Haut-Canada pendant la guerre de 1812 demeure l’un des mythes fondateurs de notre pays. Les forces britanniques, alliées à des milices canadiennes et à des nations autochtones, ont permis de chasser les États-Unis dans leur tentative d’annexer le Haut-Canada. En plus de construire une véritable coopération entre les communautés coloniales et autochtones, cette guerre consolida un sentiment d’identité canadienne. Ce qui était possiblement calamiteux au départ se solda par de précieux atouts au bout du compte !
L’occasion économique
Le Canada — c’est on ne peut plus clair — se doit de construire des partenariats économiques en dehors du giron américain. La voie de la facilité, dorénavant parsemée de difficultés trumpiennes, devra être vécue comme un salut et nous amener à diversifier nos rapports commerciaux. Il aurait sans doute fallu le faire avant ; il n’est néanmoins jamais trop tard.
Encore là, l’histoire est riche d’exemples édifiants de pays aux prises avec un voisin hostile qui ont cherché le chemin de la résilience dans d’autres solutions économiques. Taïwan fait toujours face à une pression économique de la Chine, qui lui impose des barrières commerciales. Malgré cela, ce pays insulaire a réussi une diversification de ses partenaires, qui sont parfois très éloignés, tout en se rendant nécessaire dans l’industrie des semi-conducteurs.
On pourrait aussi citer les pays baltes, qui, après leur indépendance en 1991, devaient composer avec une forte dépendance économique (et politique) à l’égard de la Russie. Ils ont renforcé leurs partenariats avec l’Union européenne et l’OTAN en intégrant leurs économies à l’Ouest et non pas à l’Est.
Il est grand temps de tourner davantage notre économie vers l’Union européenne, les pays scandinaves et l’Amérique latine. Trouvons une entente avec les « ennemis de nos ennemis » économiques !
Il est sidérant de voir nos politiciens en panique et éberlués devant cet affront. Plus que jamais, le temps est venu où la diplomatie et le soft power doivent se déployer. Et à l’interne, retroussons nos manches et poursuivons la construction de notre pays ! La grandeur d’un peuple (et d’un leader !) se mesure à sa capacité à se lever lorsque tout vacille et à incarner l’espoir, la détermination et la force tranquille.
En politique, il faut savoir pratiquer l’art du judo : utiliser la force de l’adversaire à son avantage. Face aux tweets malveillants de Trump, nous devons transformer les obstacles en occasions et retourner les situations les plus complexes. C’est ce qu’on attend de nos leaders.
En particulier lorsque la situation est grave et que l’ensemble canadien se trouve devant une menace existentielle.
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