The three lessons of the “provisional” end of the American budgetary psychodrama.
The agreement was reached on the razor’s edge. Several hours before the gong that would have announced the U.S. was in default, a deal was reached and the worst was prevented. It is a resounding defeat for Republicans and the tea party, and a victory for Barack Obama. The compromise, which gives the American political community three more months to try to escape the ridiculous impasse in which it has been stuck, has three consequences. These three consequences extend beyond the Washington political palinodes — whose first was not, it must be said, at the level of the dialogue of the cult TV series, The West Wing, in French.
1. The first is economic. This agreement saved the world economy from a leap into the unknown at a time when many things are fragile. According to certain experts, the payment default would have consequences comparable to the Lehman Brothers bankruptcy collapse in 2008 — that is to say, incalculable. No one knows, but it is certain that it would be disastrous to see the first world economy unable to repay its debt. The blockage these last weeks has already had economic effects. Has the path toward worldwide recovery, for all that, been opened?
2. The second lesson is historic. What is striking is the way in which the West is collectively entangled in debt problems, which marks, all the same, a loss of sovereignty. 2008: Crisis of private debts in Anglo-Saxon countries. 2010: Crisis of public debts in Europe. 2013: Budgetary crisis in the United States, not to forget the environmental debts (climate degradation) that we will leave to our children. Countries of the Euro Area, as calculated yesterday, will still borrow nearly 900 billion Euros next year to make ends meet. To tell the truth, no one knows how these oceans of debt will be repaid or erased. But during the time that we are floating in oceans of debt, emerging countries have all the time to emerge. History is being written before our eyes.
3. The third lesson is political. American historian Francis Fukuyama has the right word when he denounces and attacks the triumph of the “veto-cracy,” in speaking of the United States. The multiplication of the checks and balances annihilates power. The world, this morning, breathes a sigh of relief, but it is only temporary. The same subjects will return, without a doubt with less dramatic art, starting Jan. 15. These last weeks take us back to an image: those of two cars, Republicans and Democrats, driving toward each other, each driver waiting for the other to yield and turn around. The winner is the one who jumps out of the car last. This ridiculous game is quite dangerous. In France, some will say that with regard to debt, a good debate is better than silence. They will perhaps not be entirely wrong, provided that the debate leads to an outcome.
Shutdown : L’Occident miné par ses dettes
Par DOMINIQUE SEUX | 17/10/2013 | 11:40 | Lu 840 fois | 25 réagissez
Les trois leçons de la fin – provisoire – du psychodrame budgétaire américain.
L’accord a été conclu sur le fil du rasoir, à quelques heures du gong qui aurait annoncé le défaut de paiement de l’Etat fédéral américain, mais il a été conclu et le pire a été évité. C’est une défaite sans appel pour les Républicains, le Tea Party et une victoire pour Barack Obama. Mais le compromis, qui donne trois mois de plus à la classe politique américaine pour essayer de sortir de l’impasse ridicule dans laquelle elle s’est fourrée, a trois conséquences. Trois conséquences qui vont au-delà des palinodies politiciennes washingtoniennes – dont le niveau n’a pas été, il faut le dire, à la hauteur des dialogues de la série télévisée culte West Wing, A la Maison-Blanche en français.
1 - La première est économique. Cet accord évite à l’économie mondiale un saut dans l’inconnu au moment où beaucoup de choses sont fragiles. Selon certains experts, un défaut de paiement aurait eu des conséquences comparables à la faillite de la banque Lehman Brothers en 2008. C’est-à-dire incalculables. Personne n’en sait rien, mais il est certain que voir la première économie mondiale incapable de rembourser ses dettes et de payer ses fonctionnaires aurait été désastreux. Le blocage de ces dernières semaines a déjà eu des effets économiques. Le chemin vers la reprise mondiale est-il pour autant dégagé ? Ce serait excessif de le dire, mais en tous cas un obstacle s’est éloigné.
2 - La deuxième leçon, elle est historique. Ce qui frappe, c’est la façon dont l’Occident est collectivement empêtré dans ses problèmes de dette, ce qui marque tout de même une perte de souveraineté. 2008 : crise des dettes privées dans les pays anglo-saxons. 2010 : crise des dettes publiques en Europe. 2013 : crise budgétaire aux Etats-Unis. Sans oublier les dettes environnementales (la dégradation du climat) que nous laisserons à nos enfants. Les pays de la zone euro, on l’a calculé hier, emprunteront encore près de 900 milliards d’euros l’an prochain pour boucler leurs fins de mois. A la vérité, personne (personne) ne sait comment ces océans de dettes seront remboursés ou effacés. Mais pendant ce temps où nous surnageons sur des océans de dettes, les pays émergents ont tout le loisir d’émerger. C’est de l’histoire longue qui s’écrit sous nos yeux.
3 - La troisième leçon est politique. L’historien américain Francis Fukuyama a le mot juste quand il décrit et fustige le triomphe de la « veto-cratie » en parlant des Etats-Unis. La multiplication des contre-pouvoirs annihile le pouvoir. Le monde, ce matin, pousse un ouf de soulagement, mais il n’est que provisoire. Les mêmes sujets reviendront, sans doute avec moins de dramaturgie, mais ils reviendront à partir du 15 janvier. Ces dernières semaines renvoient à une image : celles de deux voitures (les Républicains et les Démocrates) foncent l’une sur l’autre, chacun des conducteurs attendant que l’autre cède et se détourne, le gagnant est celui qui se saute de la voiture le dernier. Jeu ridicule, dangereux. Certains, en France, diront que sur la dette, il vaut mieux un bon débat qu’un mauvais silence. Ils n’auront peut-être pas tout à fait tort. A condition que le débat ne plante pas dans le décor ...
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