At a time when soccer hooliganism has taken a disturbing turn for the worse in our country – a recent decision made by the Stade de Suisse, Bern's soccer stadium, to no longer host any Swiss Cup finals was a significant step in raising awareness – it is interesting to analyze what is happening in stadiums on the other side of the Atlantic. Americans are also avid sports fans. In the U.S., basketball, baseball, hockey and football are the four most popular sports — not to mention car racing, with its NASCAR and IndyCar sporting events. These sports and their games are enthusiastically watched by millions of fans who gather in stadiums — sometimes several nights a week — or watch their favorite's teams' games on the many sports channels at home on TV. No one hesitates to wear their favorite team's jersey or cap outside: quite the contrary!
Actually, Americans strongly identify with their local or university team. This should logically lead to rivalry between the different teams, giving rise to violent behavior. However, this doesn't happen: The atmosphere remains very cheerful. You only have to notice the number of families who go to games at stadiums to realize that, and it is often so lighthearted that fans do not hesitate to applaud the opponent when they have made a good move. What is the explanation for this?
At first glance, the simplest explanation is the American law enforcement system. In the U.S., law and order is taken seriously. Two people fighting — or worse, fighting hooligans — would be forcefully arrested by the police, be subjected to an overnight stay in jail, have to pay a hefty fine, and be handed a lengthy ban from the stadium. This must surely put off even the most overenthusiastic fans.
The second explanation is that most likely, Americans have understood better than us that it's about having fun. Americans go to a game to have a good time, drink a coke or a beer, eat a hot dog or popcorn and just relax. Moreover, half-time is an event in itself: cheerleaders, stuntmen, singing, close-up shots of the public, and even marriage proposals! Often, these lively half-time shows seem more important than the game itself. Yes, it is important to know who is going to win, but why spoil the party with a fist fight?
The third reason, and perhaps the most important, has to do with patriotism. Before each match the national anthem is played and all the fans stand (sometimes tens of thousands of people!). At this moment, veterans from the Iraq and Afghanistan wars often enter the playing ground, greeted by the applause of the crowd. For better or for worse, everyone in the stadium feels American above all else, and that the defense of his or her homeland is what is really important. In comparison, supporting the Red Sox or the Yankees would result in banter and jokes.
Law enforcement, entertainment, patriotism: These three words are what probably describe the United States' most popular sports. That's why a nation that has long been considered violent and unsophisticated (which is true in other things) has been spared this soccer hooliganism disease. Could the United States be an example for Switzerland? It is especially the sense of belonging that is decisive. The solution is certainly not to wave our national flag during games in the stadiums, but why not consider playing the national anthem before each game? If we were able to revive or instill a sense of community that is stronger than the connection one can have for a simple soccer or hockey team, that would be one big step forward. It is up to the teams to keep all the fans entertained, on the playing ground as well as at half time, and for legislators to find a way to punish the offenders very severely.
A l’heure où le hooliganisme prend une importance inquiétante dans notre pays – la récente décision bernoise de ne plus accueillir la finale de la coupe au stade de Suisse étant un acte fort dans cette prise de conscience – il est intéressant de regarder ce qu’il se passe dans les enceintes de l’autre côté de l’Atlantique. Ici aussi, le sport est une passion populaire. Il se concentre autour de quatre grandes disciplines : le basketball, le baseball, le hockey et le football américain (sans parler des sports automobiles, NASCAR et Indycar). Ces compétitions sont suivies de près par des millions de passionnés, qui se massent dans les stades – parfois plusieurs soirs de la même semaine – et suivent leurs équipes sur les nombreuses chaînes de TV thématiques. Et personne n’hésite à porter le maillot ou la casquette de son équipe préférée dans la vie urbaine, bien au contraire !
De fait l’identification des Américains pour leur équipe locale ou universitaire est extrêmement forte. Ce qui devrait logiquement entraîner des rivalités entre elles, propices au développement de comportements violents. Or rien de tout cela : l’ambiance reste très bon enfant – il n’y a qu’à voir le nombre de familles qui font le déplacement – et elle est souvent si fair-play que les supporters ne se gênent pas d’applaudir l’adversaire lorsque celui-ci réalise un joli geste. Comment l’expliquer ?
Une première piste, la plus simple, tient au système sécuritaire américain. Ici, on ne plaisante pas avec le maintien de l’ordre public. Deux individus, ou pire, deux gangs en bataille rangée amèneraient une intervention musclée de la police, de longues heures au « trou » et une amende plus que salée ainsi qu’une très longue interdiction de stade. Ceci doit certainement refroidir les plus excités.
La deuxième explication tient au fait que les Américains ont sans doute mieux compris que nous qu’il s’agit d’un simple spectacle. On y vient pour passer un bon moment, boire un coca ou une bière, manger un hot-dog ou des pop-corns et simplement se détendre. D’ailleurs, les interludes sont des événements en soi : la démonstration des pom-pom girls, les cascadeurs, les chansons, la caméra qui zoome sur le public, voire même des demandes en mariage ! Souvent, ces entractes hauts en couleur et en musique semblent plus importants que le match lui-même. Alors oui, il importe de savoir qui va gagner : mais va-t-on gâcher la fête par des coups de poings ?
La troisième raison, la plus importante peut-être, tient au patriotisme. Avant chaque match, l’hymne national est joué, avec l’assistance debout (parfois plusieurs dizaines de milliers de personnes !) A ce moment souvent, des vétérans des guerres d’Irak et d’Afghanistan font leur entrée sous les applaudissements de la foule. Pour le meilleur ou pour le pire, toutes les personnes dans le stade se sentent avant tout américaines, et considèrent que la défense de la patrie est ce qui est vraiment important. En comparaison, le fait de soutenir les Red Sox ou les Yankees relève du folklore et de la taquinerie.
Sécurité, spectacle, patriotisme : voici sans doute les trois marqueurs du sport populaire aux Etats-Unis. Ce qui fait qu’une nation que l’on dit violente et peu raffinée (ce qui est vrai par de nombreux autres aspects) soit épargnée par cette lèpre du hooliganisme. Est-ce un exemple pour la Suisse ? C’est surtout le sens de l’appartenance qui est déterminant. Il ne s’agit certainement pas d’agiter des drapeaux à croix blanche dans tous les stades, mais pourquoi ne pas réfléchir au fait de jouer l’hymne national avant chaque partie ? Si nous étions capables de (ré)susciter un attachement à la communauté publique qui dépasse celui d’une simple équipe de foot ou de hockey, un grand pas serait franchi. Il resterait aux équipes de garantir le spectacle, sur le terrain et dans les mi-temps, et aux législateurs de trouver le moyen de sanctionner très durement les contrevenants.
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