The businessman is actually a paleoconservative advocating for a form of noninterventionism.
After having shaken up the American establishment, Donald Trump’s unexpected success is sowing panic in the neoconservative camp. Known for the failed crusade they led against Iraq, the neoconservatives are looking for a new icon to bring their ideals back to life. The announced defeat of their favorite, Marco Rubio, has not convinced them to join forces with the lead candidate, whose populism goes against their political convictions.
The controversial candidate’s nomination could thus lead to a neoconservative exodus to the Hillary Clinton clan, who is embodying their ideological stance more and more. This break-off would reveal the cleavage that separates the presidential candidates. Besides the personalities, the primary elections are the setting for a showdown between the deeply engrained political traditions of American history.
Marco Rubio: The Neoconservative Hope
Neoconservatives stem from former Democrats who were opposed to the nomination of George McGovern, who advocated détente with the Soviet Union during the 1972 primary election. They were seduced by the ideological zeal with which Ronald Reagan was fighting “the evil empire.” The Sept. 11 attacks sealed their grip on George W. Bush’s presidency. Taken over by the missionary spirit bequeathed by Woodrow Wilson, they wanted to free the Middle East at gunpoint and export democracy there as a remedy to terrorism. They had a nearly blind faith in the moral superiority and military capabilities of their country. Iraq was like a laboratory for them, where they played wizards-in-training without accepting defeat.
In a hurry to undo Barack Obama’s legacy, neoconservatives are advising Marco Rubio in regaining the White House. They are thrilled with the belligerent speech by the candidate, who is reminiscent of Reagan. Settled on re-affirming the dominance of the U.S., Rubio has committed to increasing the defense budget, toughening the sanctions against Moscow, providing weapons to Ukraine, and expanding NATO to the Russian border. He intends to increase troops to fight the Islamic State group, revive the alliance with Israel, and end the nuclear disarmament deal with Iran. The son of Cuban immigrants, he also promises to end all dialogue with the Castro regime and to tighten the embargo against the island.
Donald Trump: The Paleoconservative
Donald Trump’s detractors describe him as an impostor who has a serious lack of understanding of international affairs. Yet, he has set himself apart by cultivating a noninterventionist tradition that goes back to the interwar period. Trump is a paleoconservative who preaches the reduction of the U.S. presence and engagement throughout the world. His precursors were active in the America First movement, which wanted American neutrality during World War II. He can identify with Robert Taft, a Republican senator who was against NATO and the expedition to North Korea at the beginning of the Cold War. He also shares Pat Buchanan’s nationalism, who was a candidate before him.
Although Trump’s political philosophy is not entirely insubstantial, his campaign stances do not have the same ideological coherence. He accuses President Bush of having lied to invade Iraq, but wants to confiscate Iranian oil to compensate the war’s American victims. He has expressed his admiration for Vladimir Putin, but wants to build a wall at the Mexican border and close military bases in ally countries. He intends to ally with Russia to bomb the Islamic State group, but is contemplating a tariff war against China to protect jobs. He adheres to the Iran deal and dismisses a change of regime in Syria, but is suggesting killing North Korea’s leader and the families of terrorist leaders.
Hillary Clinton: The Democratic Hawk
Will Donald Trump’s noninterventionist temptation and unpredictable character lead the neoconservatives to make up with their former political group? Two figures of the movement have already repudiated the Republican lead and announced their future support of Hillary Clinton.
The Democratic candidate boasts a much more robust and interventionist position than Obama. Annoyed with her boss’s caution while she was secretary of state, Clinton was pleading early on to send massive reinforcements in Afghanistan. She believes in U.S. humanitarian imperialism and persuaded the president to use force against Moammar Gadhafi in Libya. Her call to help Syrian rebels at the dawn of the Arab Spring was ignored. Now, she is giving faint support to the agreement negotiated with Iran and supports the creation of a military exclusion zone over Syria. Her platform offers a new base for neoconservatives, who will have to decide if they will stay loyal to their ideals or to their party.
Donald Trump hante les néoconservateurs
L’homme d’affaires est plutôt un paléoconservateur qui prône une forme d’isolationnisme
Après avoir ébranlé l’establishment républicain, le succès inattendu de Donald Trump sème maintenant la panique dans le camp des néoconservateurs. Réputés pour la croisade ratée qu’ils ont menée contre l’Irak, les néoconservateurs cherchent une nouvelle icône pour ressusciter leurs idéaux. La défaite annoncée de leur favori, Marco Rubio, ne les convainc pas de se rallier au meneur, dont le populisme trahit leurs convictions politiques.
La nomination du candidat controversé pourrait donc entraîner l’exode des néoconservateurs vers le clan de Hillary Clinton, qui incarne davantage leur engagement idéologique. Cette rupture est révélatrice du clivage qui sépare les prétendants à la présidence. Au-delà des personnalités, les élections primaires sont le théâtre d’un affrontement entre des traditions politiques profondément enracinées dans l’histoire américaine.
Marco Rubio: l’espoir des néoconservateurs
Les néoconservateurs sont d’anciens démocrates opposés à l’investiture de George McGovern, qui prône la détente à l’égard de l’URSS lors des primaires de 1972. Ils sont séduits par le zèle idéologique avec lequel Ronald Reagan combat « l’empire du mal ». Les attentats du 11 septembre 2001 scellent leur emprise sur la présidence de George W. Bush. Habités par l’esprit missionnaire légué par Woodrow Wilson, ils souhaitent libérer le Moyen-Orient à la pointe des armes et y exporter la démocratie comme remède au terrorisme. Ils ont une foi presque aveugle dans la supériorité morale et les capacités militaires de leur pays. L’Irak leur sert de laboratoire et ils y jouent les apprentis sorciers sans assumer leur défaite.
Empressés de défaire l’héritage de Barack Obama, les néoconservateurs conseillent Marco Rubio pour regagner la Maison-Blanche. Ils sont ravis par le discours belliqueux de celui qui évoque Reagan. Décidé à réaffirmer la prééminence des États-Unis, Rubio s’est engagé à augmenter le budget de la défense, durcir les sanctions contre Moscou, armer l’Ukraine et étendre l’OTAN aux portes de la Russie. Il entend accroître les troupes pour lutter contre le groupe EI, ranimer l’alliance avec Israël et résilier l’accord de désarmement nucléaire avec l’Iran. Fils d’immigrés cubains, il promet aussi de rompre le dialogue avec le régime castriste et resserrer l’embargo contre l’île.
Donald Trump: le paléoconservateur
Les détracteurs de Donald Trump le décrivent comme un imposteur qui a une méconnaissance profonde des affaires internationales. Celui-ci s’est pourtant démarqué en cultivant une vieille tradition isolationniste qui remonte à l’entre-deux-guerres. Trump est un paléoconservateur qui prêche une réduction de la présence et de l’engagement des États-Unis dans le monde. Ses précurseurs militent dans le mouvement America First, qui tient à la neutralité américaine lors de la Deuxième Guerre mondiale. Il peut se réclamer de Robert Taft, un sénateur républicain hostile à l’OTAN et l’expédition en Corée au début de la guerre froide. Il partage aussi le nationalisme de Pat Buchanan, qui se porte candidat avant lui.
Si la philosophie politique de Trump n’est pas entièrement désincarnée, ses engagements de campagne n’ont pas la même cohérence idéologique. Il accuse le président Bush d’avoir menti pour envahir l’Irak, mais désire confisquer le pétrole irakien pour indemniser les victimes américaines de la guerre. Il exprime son admiration pour Vladimir Poutine, mais veut ériger un mur à la frontière mexicaine et fermer des bases militaires dans des pays alliés. Il prévoit s’unir à la Russie pour bombarder le groupe EI, mais envisage une guerre tarifaire contre la Chine pour protéger des emplois. Il adhère à l’entente sur le nucléaire iranien et écarte un changement de régime en Syrie, mais suggère d’éliminer le dirigeant nord-coréen et les familles de leaders terroristes.
Hillary Clinton: le «faucon» démocrate
La tentation isolationniste et le caractère imprévisible de Donald Trump amèneront-ils les néoconservateurs à renouer avec leur ancienne formation politique ? Déjà, deux figures du mouvement ont désavoué le meneur républicain et annoncé leur appui prochain à Hillary Clinton.
La candidate démocrate défend une posture beaucoup plus robuste et interventionniste que celle d’Obama. Agacée par la prudence de son patron lorsqu’elle est secrétaire d’État, Clinton plaide tôt pour l’envoi de renforts massifs en Afghanistan. Elle croit en l’impérialisme humanitaire des États-Unis et persuade le président de recourir à la force contre Mouammar Kadhafi en Libye. Son appel à aider les rebelles syriens à l’aube du printemps arabe est ignoré. Elle donne aujourd’hui un appui timide à l’accord négocié avec l’Iran et soutient la création d’une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie. Son programme offre un nouveau terreau aux néoconservateurs, qui devront décider s’ils restent fidèles à leurs idées ou à leur parti.
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