Barack Obama seems to have softened his tone on Iran. The American president is critical of Iranian leaders for the repression of strikes in the country, yet begrudgingly so.
It was necessary, however, to remind them of the issues: "How [Iran] approaches and deals with people who are, through peaceful means, trying to be heard . . . sends a pretty clear signal to the international community about what Iran is and is not."
The president has reacted to a resolution voted on by Congress, supporting "all Iranians who defend the values of freedom, human rights, public liberties and the rule of law," and affirming "the importance of democratic and free elections."
He also responded to a speech by the revolution's compass, the Ayatollah Ali Khamenei, head of the regime, given Friday in Tehran, qualifying the victory of Mahmoud Ahmadinejad as "definitive" and "absolute," and addressing the potentially severe consequences to agitators.
Obama, however, refuses to openly support the reformers against those in power in Tehran.
It's a question of being realistic. The pre-electoral polls, one of which was commissioned by the Washington Post, exhibited a two-to-one lead by Ahmadinejad over his closest competitor, Hossein Moussavi. Ahmadinejad did, indeed, prevail, albeit by a smaller margin. The anomalies highlighted during the vote on June 12 are then much less serious than reported, and of doubtful utility - just a bit too flagrant, in certain cases. In any case, they deprived reformers of the second round that could have permitted the "miracle" they've been waiting for.
Obama's "outstretched-hand" policy was not an issue in the electoral campaign. All candidates claimed to be ready to compromise with the new American president.
If it influenced events, it is notably because of the almost unconditional “enthusiasm” exhibited by Moussavi. He outraged his conservative rivals, of course, but also certain reformers - his “exes” in the secular left. In the decade after the revolution, they applauded his identification of hostage-taking at the American Embassy as a foundational element of the Islamic Republic.
Even if spread out over two decades, it's a brusque change that is difficult to assimilate. These "exes" have, at least in part, rallied the camp of Ahmadinejad, who is leftist in his own way, identifying with the disenfranchised - incorruptible, strict and spartan in his daily life. He was a layman, as well, and, of course, Islamist, though hostile toward corrupt mullahs associated with the clan of ex-president Hashemi Rafasandjani. [The latter], nicknamed, "the Shark," has landed, by circumstance, in the reformer camp, even if he does not openly support them. Though not the formal authority, it is often these "exes" who furnish the political machinery that counts and reports the vote.
The present crisis complicates the Iran-U.S. dialogue, but it is the most pressing issue on the agenda for everyone in Iran. All kinds of dangers linked to the wars in Iraq and Afghanistan weigh on the Islamic republic. The current crisis could easily aggravate and amplify them. For better or for worse, it will be necessary to look to the U.S.
Obama's wager is simple: Where the political regime in Iran is concerned, there is greater opportunity for change in keeping the lines of communication open, than there is in cutting them.
Le Pari d'Obama 21 Juin
(Québec) Barack Obama a semblé durcir le ton à l'égard de l'Iran. Le président américain critique les dirigeants iraniens pour la répression des manifestations en Iran. Il l'a certes fait du bout des lèvres. Mais il fallait le leur rappeler.
«La manière dont [l'Iran] traite les gens qui essaient de se faire entendre par des moyens pacifiques enverra, je le pense, un signal fort à la communauté internationale sur ce que l'Iran est et n'est pas», a-t-il soutenu vendredi.
Il réagissait à une résolution votée presque au même moment par le Congrès, soutenant «tous les Iraniens qui défendent les valeurs de la liberté, des droits de l'homme, des libertés publiques et du règne du droit», et affirmant «l'importance d'élections démocratiques et équitables».
Il réagissait aussi au discours du guide de la révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, le numéro un du régime, vendredi à Téhéran, qualifiant la victoire de Mahmoud Amahdinejad de «définitive» et d'«absolue» et adressant une sévère mise en garde aux
manifestants.
Mais Obama refuse de soutenir ouvertement le camp des réformateurs contre celui des conservateurs au pouvoir à Téhéran.
C'est affaire de réalisme. Les sondages préélectoraux, dont l'un commandé par le Washington Post, signalaient une avance d'Ahmadinejad de l'ordre de 2 à 1 sur son plus proche rival, Mir Hossein Moussavi. Ahmadinejad l'a bel et bien emporté, mais par une marge plus faible. Les tricheries et les anomalies de toutes sortes, soulignées lors du vote, le 12 juin, seraient ainsi de moindre ampleur qu'on ne le dit, et d'une utilité douteuse, mais dans certains cas, trop criardes. Elles ont, en tout cas, privé les réformateurs de ce second tour qui aurait permis au «miracle» de s'accomplir.
La politique de la main tendue d'Obama n'a pas été un enjeu de la campagne électorale. Tous les candidats se disaient prêts à transiger avec le nouveau président américain.
Si elle a pesé sur les événements, c'est notamment à cause de l'«enthousiasme» presque inconditionnel, dit-on, affiché par Moussavi, qui a scandalisé ses rivaux conservateurs, bien sûr, mais aussi certains de ses partisans réformateurs, ces «ex» de la gauche laïque qui, pendant la décennie d'après la révolution, ont acclamé son discours saluant la prise des otages américains à l'ambassade des États-Unis comme un élément fondateur de la république islamique. Même s'il s'est échelonné sur deux décennies, c'est un virage brusque difficile à digérer. Ces «ex» ont, au moins en partie, rallié le camp d'Ahmadinejad, gauchiste à sa manière, s'identifiant aux déshérités, incorruptible, austère et spartiate dans sa vie quotidienne. C'était un laïc aussi, islamiste certes. Mais il est hostile à ces mollahs religieux, corrompus, associés au clan de l'ex-président Hashemi Rafsandjani, surnommé «le requin», que les circonstances ont placé dans le camp des réformateurs, même s'il ne les appuie pas ouvertement. Ces «ex» ne sont pas légion, mais ce sont souvent eux qui fournissent le gros des machines politiques qui font sortir - ou compter - le vote.
La crise actuelle complique le dialogue avec les États-Unis. Mais celui-ci reste à l'ordre du jour pour presque tout le monde en Iran.
Toutes sortes de périls liés aux guerres en Irak et en Afghanistan ainsi qu'à la crise pakistanaise pèsent sur la république islamique. La crise actuelle peut les précipiter et les amplifier. Pour le meilleur et pour le pire, il faudra bien se tourner vers les États-Unis.
Le pari d'Obama est simple. Il y a plus de chance de changer les choses, en ce qui concerne le régime politique iranien, en maintenant le contact qu'en le coupant.
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