Les dictatures se présentent en rival des démocraties sur la scène mondiale. Malgré la pandémie, il est temps de réfléchir à une « alliance des démocraties » pour contrer leur influence grandissante afin que le respect de l’État de droit et des droits de l’homme soient au cœur de la mondialisation.
« L’Occident ne représente pas le monde » , déclarait le Ministre des affaires étrangères de Chine à celui des États-Unis. Mais qu’est-ce que l’Occident, sinon une certaine conception de la personne humaine et de la vie en société organisée dans la liberté grâce à la démocratie ? Par quoi les dictatures remplaceraient-elles ces valeurs qui font se lever tant de peuples ? Elles qui violent les droits de l’homme, le droit international et même leur propre parole.
Elles sont unies par « leur hostilité commune à l’égard de l’État de droit, des droits humains […] », écrit Nicolas Tenzer (1) : crimes de guerre en Syrie ; crimes contre l’humanité de la Chine envers les Ouïghours ; violation du droit international par la Russie en Crimée, en Géorgie et des engagements de la Chine, brisant l’autonomie de Hong Kong.
Elles profitent des bouleversements de la pandémie pour se poser en rivales des démocraties affaiblies sur la scène mondiale, « une sorte d’« alliance des dictatures » se forme discrètement » , observe Nicolas Tenzer (1). Elles multiplient les provocations et les humiliations. Les vétos de la Chine et de la Russie paralysent le Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la Syrie, la Birmanie…
Elles développent leur influence en Afrique, dans les Balkans, dans les pays Européens et visent nos infrastructures… Elles déploient leur propagande pour déstabiliser nos démocraties et s’allier les esprits faibles.
Une alliance face aux dictatures
Comment éviter cet hiver qui s’annonce ? L’idée d’une Alliance des démocraties a été avancée par Joe Biden. Elle suscite d’intenses réflexions. Pour Nicolas Tenzer, cette alliance devrait être « un espace d’action » rassemblant l’Europe, les démocraties d’Amérique, d’Asie, d’Océanie. Elle affirmerait les principes du droit international, soutiendrait nos alliés en Ukraine, à Taïwan et les démocrates en Russie, à Hong Kong, au Bélarus. Elle mettrait fin à l’action des dictatures sur notre sol et leur corruption (1).
Mais cette alliance ne saurait être un club de riches : elle serait engagée pour le développement des peuples au moyen d’un fonds financé par le transfert de dépenses englouties par l’armement, appelle le pape François. Cela traduirait en action notre attachement aux droits de l’homme. Car le commerce des armes utilisées contre les peuples au Yémen et ailleurs ruine toute confiance en notre idéal démocratique respectueux des personnes.
Ferons-nous preuve d’humanité et de courage ? Car notre dépendance vis-à-vis de ces dictatures est considérable : produits essentiels venus de Chine achetant une partie de notre dette, gaz russe, Turquie « gardant » les migrants dont nous ne voulons pas ! Notre matérialisme et nos peurs sont une faiblesse qui nous empêche d’agir fortement pour la libération de Navalny, des démocrates de Hong Kong, la fin des crimes de l’armée Birmane.
Même si la situation est aujourd’hui difficile, une prise de conscience et une mobilisation des institutions et des peuples européens est indispensable. Car il faudra du courage pour résister aux pressions économiques de ces puissances qui voudraient nous faire plier l’échine. Cela nécessitera travail, inventivité et la liberté qui leur permet de s’épanouir.
Alors peut-être que s’éloignera l’hiver des démocraties pour un printemps nouveau où brillera cette espérance qui entraînera dans son sillage les peuples épris de Justice et de Liberté.
(1) « L’alliance des démocraties […] ? », N. Tenzer, theconversation.com
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