Economy before Democracy

Published in L'actualité--Quebec
(Canada) on 21 December 2021
by Rafael Jacob (link to originallink to original)
Translated from by Peter Lopatin. Edited by Gillian Palmer.
In the United States, economic concerns are likely to harm Biden … and to enhance Trump’s return to power in 2024.

If the economic concerns felt under Joe Biden continue to rage on, American voters may turn toward an alternative solution that poses risks of an entirely different scope: Donald Trump.

It has been clear for months now that the economy is the real priority for Americans. The problem of inflation, first rejected out of hand by the White House and the Federal Reserve and then being trivialized as “transitory,” simply cannot be denied.

The federal government's most recent statistics on this point, published last week, show an increase in consumer prices that is unprecedented in nearly four decades.

Moreover, the data underestimate inflation in several respects compared to 40 years ago, in part because the American government has since modified its formula for calculating inflation. Real estate, for example, is no longer included in the index. The cost of housing in the United States has leaped some 20% in a year — nearly triple the level of global inflation, already historic, announced a few days ago.

And Biden takes the rap politically, especially with a central bank that is very limited in what it can do to subdue this inflation. The president’s approval level remains stuck below the 45% level — a zone of enormous danger for his party, if it were to stay at that level heading in to the November 2022 midterm elections. His approval level on the economy is dragging him down. It sits at less than 40%; on the specific question of inflation, it falls below 30%.

And this loss of ground is not happening in a vacuum; it seems to directly benefit Biden’s predecessor, Trump.

A New Battle

The day after the presentation of the most recent inflation statistics, Harvard University published the results of its most recent national poll. Over the course of the 2020 electoral year, Harvard conducted a dozen such surveys. All, without exception, showed Biden gaining; the last one, a week before the election, by eight percentage points (in the end, Biden carried the popular vote by four points).

Today, in December 2021, in a new hypothetical battle between Biden and Trump, the Harvard survey places the Republican ahead by three points. Against Vice President Kamala Harris, still hypothetically, Trump’s lead triples, exceeding nine points. In a context where, since the Trump campaign in 2016, the Electoral College naturally favors him, this sort of result would translate into a kind of electoral tidal wave for the former Republican president.

Paradoxically, new pieces of information, each more damning than the next, continue to come to light concerning Trump’s role at the time of the Capitol insurrection, the first anniversary of which is approaching. In recent days alone, text messages of the president’s eldest son, Donald Trump Jr., exhorting his father to direct his followers to leave the Capitol while the insurrection was unfolding, were made public. As is known, Trump senior never followed up on it.

What Trump is busily following up on at present is opposition to the few elected members of his party who dared to stand up to him during his failed coup attempt. At the beginning of the month, he gave his support to former Sen. David Perdue, who wants to unseat the Republican governor of Georgia, Brian Kemp, who refused to intervene as Trump asked him in order to undo Biden’s narrow victory. This work of “purification,” which will continue throughout the midterm elections of 2022, aims at one thing: to create a Republican Party that will remain entirely united behind Trump in 2024 — whether he wins or refuses to concede that he has lost.

A Secondary Consideration

For an important segment of the American public, the democratic stakes, as noble as they may be, appear abstract and secondary in the face of the offer to restore a feeling of economic security — even if the latter comes from an authoritarian leader.

While being careful of simplistic comparisons, let us recall that fascism arose in large part in response to economic concerns. Benito Mussolini’s National Fascist Party came to power while fear of seeing the communists taking control of the Italian economy weighed heavily. In the same way, Adolf Hitler’s Nazi Party not only moved to the top of Germany by leveraging on popular discontent caused by the depression of the 1920s, but remained so in the years preceding World War II, thanks to a widely applauded economic rally.

Trump is neither Mussolini nor Hitler — and he is not yet the official candidate in the 2024 American presidential election, before which many things may yet change. The fact remains that a constant must be considered from now on: It is not only the fate of the Democratic Party that will be undermined by the current economic malaise if it is prolonged — it is also that of democracy.


L’économie avant la démocratie
Aux États-Unis, les inquiétudes économiques risquent fort de nuire à Joe Biden… et de favoriser un retour au pouvoir de Donald Trump en 2024.

Rafael Jacob
21 décembre 2021

Si les inquiétudes économiques éprouvées sous Joe Biden continuent à faire rage, l’électorat américain pourrait se tourner vers une solution de rechange présentant pourtant des risques d’une tout autre ampleur : Donald Trump.

Il est clair depuis des mois maintenant que l’économie constitue la priorité actuelle des Américains. Le problème de l’inflation, d’abord rejeté du revers de la main par la Maison-Blanche et la Réserve fédérale, avant d’être qualifié de façon dérisoire de « transitoire », ne peut tout simplement plus être nié.

Les plus récentes statistiques du gouvernement fédéral américain à ce sujet, publiées la semaine dernière, affichent une hausse de l’indice des prix à la consommation sans précédent en près de quatre décennies.

Qui plus est, les données sous-estiment l’inflation à plusieurs égards comparativement à il y a 40 ans, entre autres parce que le gouvernement américain a entre-temps modifié sa formule pour la calculer. L’immobilier, par exemple, ne figure désormais plus dans l’indice. Or, le prix des maisons aux États-Unis a bondi de quelque 20 % en un an — soit environ le triple du niveau global d’inflation, déjà historique, dévoilé il y a quelques jours.

Et Joe Biden écope politiquement, surtout avec une banque centrale très limitée dans ce qu’elle peut faire pour mater cette inflation. Le taux d’approbation du président demeure coincé sous la barre des 45 % — une zone d’énorme danger, s’il devait s’y maintenir, pour son parti par rapport aux élections de mi-mandat de novembre 2022. Son taux d’approbation sur l’économie le traîne vers le bas : il se situe sous les 40 % ; sur la question précise de l’inflation, il tombe sous les 30 %.

Et cette perte de terrain ne se fait pas en vase clos : elle semble bénéficier directement au prédécesseur de Biden, qui se voit également comme son successeur : Donald Trump.

Un nouveau duel

Le lendemain de la présentation des plus récentes données sur l’inflation, l’Université Harvard a publié les résultats de son dernier sondage national. Tout au long de l’année électorale 2020, Harvard avait mené une dizaine d’enquêtes de la sorte. Toutes, sans exception, avaient donné Biden gagnant ; la dernière, à une semaine du vote, par huit points de pourcentage (Biden a finalement remporté le suffrage universel par quatre points).

Aujourd’hui, en décembre 2021, dans un nouveau duel hypothétique entre Biden et Trump, le sondage Harvard place le républicain en avance par trois points. Face, toujours hypothétiquement, à la vice-présidente Kamala Harris, l’avance de Trump triple, passant à neuf points. Dans un contexte où, depuis la première campagne de Trump en 2016, le Collège électoral l’avantage naturellement, ce genre de résultat se traduirait par une sorte de raz-de-marée électoral pour l’ex-président républicain.

Paradoxalement, de nouvelles informations, plus accablantes les unes que les autres, continuent de faire surface au sujet du rôle de Trump lors de l’insurrection au Capitole, dont aura lieu prochainement le premier anniversaire. Dans les derniers jours seulement, des messages textes du fils aîné du président, Donald Trump Jr., exhortant son père à enjoindre à ses partisans de quitter le Capitole alors que l’insurrection s’y déroulait ont été rendus publics. Le père n’y a, on le sait, jamais donné suite.

Ce à quoi Donald Trump s’affaire présentement à donner suite, c’est l’opposition aux quelques élus de son parti ayant osé lui tenir tête lors de sa tentative manquée de coup d’État. Au début du mois, il a donné son appui à l’ex-sénateur David Perdue, qui veut déloger le gouverneur républicain sortant de la Géorgie, Brian Kemp, qui a refusé d’intervenir comme Trump le lui demandait pour annuler la courte victoire de Biden dans son État l’an dernier. Ce travail de « purification », qui se poursuivra tout au long de la campagne de mi-mandat de 2022, vise une chose : créer un Parti républicain qui restera entièrement uni derrière Trump en 2024… qu’il gagne ou qu’il refuse de concéder qu’il a perdu.

Pour une partie importante du public américain, les enjeux démocratiques, aussi nobles puissent-ils être, paraissent abstraits et secondaires devant l’offre de restaurer un sentiment de sécurité économique — même si cette dernière vient d’un leader autoritaire.

Tout en faisant attention aux comparaisons simplistes, rappelons que le fascisme a connu sa montée en énorme partie en réaction à des inquiétudes de nature économique en premier lieu. Le Parti national fasciste de Mussolini est arrivé au pouvoir alors que pesait la crainte de voir les communistes prendre le contrôle de l’économie italienne. Tout comme le parti nazi de Hitler s’est non seulement hissé à la tête de l’Allemagne en misant sur la grogne populaire causée par la dépression des années 1920, mais s’y est maintenu, dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, grâce à une reprise économique largement applaudie.

Donald Trump n’est ni Mussolini ni Hitler — et il n’est toujours pas candidat officiel à l’élection présidentielle américaine de 2024, avant laquelle bien des choses ont encore le temps de changer. Reste qu’une constante doit être considérée dès maintenant : ce n’est pas que le sort du Parti démocrate qui sera fragilisé par le malaise économique actuel s’il doit se prolonger — c’est aussi celui de la démocratie.
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