Marco Rubio, il était une fois
Finalement, non. Il n’y va pas. Marco Rubio s’est désisté. C’était l’idole des conservateurs. On le disait arrogant, ambitieux, conquérant. Alors qu’est-ce qui l’amène à suspendre sa campagne présidentielle ? On se le demande. Peut-être qu’il a quelque chose de mieux à faire, se voyant perdre de toute façon.
Dans son propre Etat, en Floride, il n’a obtenu que 27 % des voix contre 45 % pour Donald Trump. En même temps, s’il avait gagné la Floride, qu’est-ce qu’il se serait passé ensuite ? C’était perdu d’avance. L’homme providentiel est devenu un homme zéro. Il plaisait parce qu’il s’est fait tout seul.
Fils d’immigrés clandestins venus de Cuba en 1956. La seule chose qui séduit vraiment chez lui c’est l’histoire qu’il porte. Donc il la raconte. Le père, «barman derrière un petit bar portable». La mère, elle, faisait des ménages. Lui, c’était la jeunesse optimiste. A 44 ans, il a brigué la présidence des Etats-Unis. A un moment, il représente le meilleur rempart contre le magnat de l’immobilier qu’est Donald Trump, son adversaire du même camp. Lequel a qualifié Marco Rubio de «poids léger». Autrement dit, sans consistance. Obama semble être du même avis.
En ce qui concerne la société, Rubio affiche un conservatisme certain. Pour le reste, ses revirements se sont multipliés. Il a fait machine arrière notamment sur les questions d’immigration. Il prétendait, cependant, être le seul à pouvoir unir le Parti républicain. De quoi cela témoigne-t-il ? De souplesse pour quelque admiratrice. Mais, selon Obama, Rubio est «un candidat qui se dérobe aussi vite qu’il le peut». Peut-être pas assez vite. Ses déclarations contradictoires finissent par le caractériser. Un homme dont l’ambition est de plaire au plus grand nombre ne peut triompher. La campagne de Rubio aura peut-être été l’occasion de cette prise de conscience.
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